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«Je ne suis ni pro-Israël ni pro-Palestine, mais pro-paix»


Le ministre des Affaires étrangères a entamé, ce mardi, une mission de trois jours au Proche-Orient. Xavier Bettel dit douter, au bout de trois mois de guerre, qu’Israël puisse encore invoquer la «légitime défense».

Une des premières étapes de la visite de Xavier Bettel en Israël a mené le nouveau ministre des Affaires étrangères libéral à Kfar Aza. Le kibboutz, situé à moins de 5 km de la frontière avec la bande de Gaza, a été l’une des premières cibles du Hamas, le 7 octobre dernier. Plus de 60 personnes ont été massacrées par quelque 70 combattants du groupe terroriste, «qui s’est fixé pour objectif d’éradiquer Israël», comme le souligne Annalena Baerbock, la cheffe de la diplomatie allemande.  

«Le droit de vivre en sécurité»

Vendredi, Xavier Bettel était à Berlin pour préparer avec son homologue allemande leur double déplacement au Proche-Orient. Deux jours après Annalena Baerbock, le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères est arrivé hier à Jérusalem. En compagnie de l’ambassadrice d’Israël basée à Bruxelles, également en charge des relations avec le Grand-Duché, le successeur de Jean Asselborn (LSAP) a pu visiter les ruines du kibboutz Kfar Aza. L’ambassadrice Idit Rosenzweig-Abu évoque sur X (ex-Twitter) une visite «remplie d’émotion». 

L’atrocité des attaques du Hamas n’est pas remise en question par Xavier Bettel. Mais comme il l’a souligné dans la capitale allemande, l’objectif de sa mission en Israël, suivie d’un séjour en Palestine, «est de construire des ponts où cela est possible». En premier lieu, le ministre des Affaires étrangères souhaite, aux côtés notamment de l’Allemagne, obtenir de nouvelles «pauses humanitaires» pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza et libérer davantage d’otages israéliens.

Pour réussir cette médiation, Xavier Bettel ne compte vexer ni l’un ni l’autre camp : «Je ne suis ni pro-Israël ni pro-Palestine, mais pro-paix». Ce principe n’empêche pas que le chef de la diplomatie luxembourgeoise défende et accepte «le droit d’Israël de vivre en sécurité». Mais, enchaîne-t-il, «ce qui est important aujourd’hui est de réussir à ce que les civils vivant à Gaza et en Palestine puissent aussi vivre en sécurité».

Rencontre avec la société civile

Après plusieurs semaines de tergiversations, dénoncées encore hier par déi Lénk (lire ci-contre), le vice-Premier ministre se veut désormais plus clair envers Israël. À Berlin, Xavier Bettel s’est demandé si, «au bout de trois mois» d’attaques incessantes sur la bande de Gaza, le gouvernement de Benjamin Netanyahu «peut encore invoquer le droit de légitime défense». «C’est difficilement compréhensible», affirme-t-il, redoutant que «les Palestiniens qui ne soutiennent pas le Hamas finissent par tomber dans ses bras». Tous les jours, des civils innocents – plus de 70 % des victimes civiles seraient des femmes et des enfants – trouveraient la mort à Gaza. «D’où l’importance de ce voyage diplomatique», souligne Xavier Bettel.

Lors de son voyage, il compte faire passer ces mêmes messages, à l’occasion de ses entrevues avec des membres du gouvernement israélien et de l’Autorité palestinienne. Xavier Bettel, également en charge de la Coopération, tient aussi à rencontrer des représentants d’organisations internationales et de la société civile.

Déi Lénk dénonce la position
«ambiguë» du gouvernement

Déi Lénk lance un appel pour que le gouvernement luxembourgeois condamne enfin «sans ambiguïté les crimes commis à l’encontre de la population civile palestinienne» et se prononce en faveur d’un cessez-le-feu durable.

Selon le parti d’opposition, «les attaques militaires que l’armée israélienne fait subir à la population civile palestinienne, ainsi que le blocus très sévère imposé à la bande de Gaza sont manifestement à qualifier de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité».

Partant, déi Lénk dit avoir du mal à «comprendre pourquoi le Luxembourg – qui à juste titre a déjà condamné à maintes reprises les crimes du Hamas – se refuse toujours à condamner explicitement les violations quotidiennes du droit international par l’État israélien».



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