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Hallux valgus : quoi de neuf du côté de la chirurgie ?



Dans le langage courant, on parle plutôt d’ « oignon au pied ». L’hallux valgus est une maladie qui se caractérise par une déviation anormale du gros orteil vers son voisin, ce qui forme une « bosse » douloureuse à la base du gros orteil. Les experts estiment que l’hallux valgus touche 5 % à 10 % de la population française, dont une immense majorité de femmes âgées de 40 ans et plus.

Au-delà du soulagement des symptômes (grâce à des soins de pédicurie, par exemple), la prise en charge de l’hallux valgus est essentiellement chirurgicale et réservée aux cas handicapants. La chirurgie consiste ainsi à corriger la déformation du pied… mais avec un risque de récidive non-négligeable.

La chirurgie de l’hallux valgus a évolué

Bonne nouvelle : la prise en charge chirurgicale de l’hallux valgus a évolué. « À l’origine de cette évolution, il y a d’abord une meilleure compréhension de ce qu’est l’hallux valgus » explique le Dr. Jean-Yves Coillard, chirurgien orthopédiste à Lyon.

« Pendant de nombreuses années, on a considéré que l’hallux valgus était la résultante d’un mauvais comportement : on disait que les femmes qui en étaient atteintes portaient des chaussures trop hautes et trop serrées. On sait aujourd’hui que ce n’est pas ce qui provoque la déformation. Les femmes ne sont aucunement responsables de la maladie, elles n’en sont que victimes ! »

Grâce à plusieurs études scientifiques, les médecins ont désormais compris que l’hallux valgus est la conséquence d’une déformation de la tête du métatarsien, le premier os long du pied. « C’est cette dystrophie qui entraîne un mouvement latéral du gros orteil, mais aussi une pronation, c’est-à-dire une rotation osseuse » explique le chirurgien.

« Restaurer l’architecture du pied dans les 3 dimensions »

Tandis que, jusqu’ici, l’intervention chirurgicale se contentait de « pousser » l’os déformé (ne corrigeant ainsi que la malformation latérale), les chirurgies modernes travaillent aussi sur la bascule du gros orteil – afin de corriger cette fameuse pronation.

« L’idée, c’est de restaurer l’architecture du pied en travaillant dans les 3 dimensions, pas uniquement en 2D comme c’était le cas jusque là » résume le Dr. Jean-Yves Coillard. Ainsi, en pré-opératoire, un scanner ultra-précis permet au chirurgien de visualiser précisément la malformation afin de « comprendre finement le vice architectural du pied« .

En pratique ? L’intervention se déroule en ambulatoire – « le patient ne dort pas à l’hôpital » précise le Dr. Jean-Yves Coillard. « C’est une intervention mini-invasive et percutanée : l’incision mesure à peine 5 mm. » Le chirurgien stabilise toujours son travail à l’aide de vis, « mais désormais, la « boule » à la base du gros orteil disparaît totalement. » Les médecins estiment que cette nouvelle technique réduira le risque de récidive ; pour l’instant, aucun chiffre n’est cependant disponible.

Merci au Dr. Jean-Yves Coillard, chirurgien orthopédiste à Lyon.

Merci à l’Académie Nationale de Chirurgie.



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