Geocoton, filiale d’Advens, met en vente ses actifs africains, dont le Cameroun
Geocoton, entreprise française spécialisée dans le secteur du coton et filiale du groupe Advens, a récemment mis à prix certains de ses actifs en Afrique, y compris au Cameroun. Selon les informations relayées par Africa Business +, la valeur des actifs de Geocoton dans la Société de développement du coton (Sodecoton) a été évaluée à environ 50 millions d’euros, soit environ 32,7 milliards de Fcfa. Cette étape marque une nouvelle phase dans le processus de vente des participations de l’entreprise, entamé à la fin de l’année précédente.
Pour contextualiser cette décision, il est essentiel de rappeler que Geocoton cherche à se retirer de la Sodecoton après avoir tenté, sans succès, d’en prendre le contrôle il y a six ans. En 2019, Abbas Jaber, le dirigeant d’Advens-Géocoton, avait lancé une tentative pour devenir l’actionnaire principal du principal opérateur agro-industriel du nord du Cameroun. Cette proposition était assortie d’un plan d’investissement de 60 milliards de Fcfa visant à moderniser les huit usines d’égrenage de coton et les deux huileries de la Sodecoton, avec pour objectif d’augmenter la capacité de production de coton graine à 200 000 tonnes d’ici 2025-2026. Cependant, cette offre avait été accueillie avec une certaine hostilité de la part des élites locales et des producteurs, qui craignaient une exploitation, comme l’a souligné Bebnone Payounni, vice-président de la Confédération nationale des producteurs de coton (Cnpc), dans une déclaration à Jeune Afrique en 2021. Malgré cela, une alternative de cogestion avait été proposée, avec 25% du capital réservés aux producteurs, mais ces négociations n’ont pas abouti.
Cette fois-ci, Geocoton décide de se retirer alors que la situation financière de la Sodecoton s’améliore. En effet, après trois années de pertes dues à des problèmes logistiques et à un outil industriel obsolète, l’entreprise a enregistré un chiffre d’affaires de 186 milliards de Fcfa en 2022. Elle est engagée dans un plan de développement incluant la construction de nouveaux magasins de stockage, d’une onzième usine d’égrenage et d’une nouvelle huilerie, avec pour objectif une production attendue de 400 000 tonnes de coton graine d’ici 2025. Actuellement, la Sodecoton exploite dix unités d’égrenage et deux huileries, produisant les marques Diamaor et Soyor. Il est également important de souligner que la Sodecoton fait partie des sociétés d’État que le Cameroun prévoit d’introduire en bourse, aux côtés d’autres entreprises telles que les Aéroports du Cameroun, la Cameroon Hotels Company et le Port Autonome de Douala.
Outre le Cameroun, le groupe Advens cherche également à céder ses actifs au Burkina Faso et en France. Au Burkina Faso, il vise la vente de ses parts dans la Société Cotonnière du Gourma (Socoma) et dans l’huilerie SN-Citec, tandis qu’en France, il met en vente son siège à Paris. Au total, Geocoton espère récupérer près de 121 milliards de Fcfa grâce à ces opérations de vente d’actifs.
