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Exclusion de l’AGOA : quand les droits humains deviennent le ticket d’entrée du commerce Africain avec les États-Unis


Une décision radicale prise par Joe Biden exclut le Niger, le Gabon, l’Ouganda et la Centrafrique de l’AGOA (African Growth and Opportunity Act), invoquant des « violations des droits humains » ou des récents coups d’État militaires.

Il fut un temps où l’AGOA était un levier crucial pour les États-Unis, servant à encourager les nations africaines à ne pas se tourner vers d’autres grandes puissances telles que la Chine ou la Russie. En échange, cette loi offrait des opportunités économiques considérables aux pays participants.

Cependant, selon Bhaso Ndzendze, professeur à l’université de Johannesburg, bien que l’AGOA fût un outil pour développer le commerce et influencer les comportements, les échanges sont en déclin marqué ces derniers temps.

Au-delà de la simple rivalité entre les États-Unis et la Russie, l’AGOA semble désormais être utilisé comme un outil de pression. En désaccord sur plusieurs points avec certains pays africains, Washington a décidé de retirer le Niger, le Gabon, l’Ouganda et la Centrafrique de l’AGOA, les privant ainsi des facilités commerciales pour exporter vers les États-Unis.

Les raisons de cette exclusion varient. Pour le Niger et le Gabon, les récents coups d’État et les régimes militaires au pouvoir ne sont pas du goût des États-Unis. Quant à la République centrafricaine, ce sont les « violations flagrantes des droits humains et des droits des travailleurs » qui posent problème selon Joe Biden. Enfin, l’Ouganda est visé pour ses « violations flagrantes des droits humains internationaux », notamment sa loi anti-homosexualité.

Cette décision soulève des questions sur les critères sélectifs appliqués par Washington. Si la loi anti-homosexualité est critiquée, d’autres lois, comme la criminalisation de l’avortement aux États-Unis, ne semblent pas poser problème. Cette action américaine confère à Washington un pouvoir décisif sur les exportations africaines, exigeant une adhésion à son idéologie pour éviter les droits de douane.

Malgré les importants enjeux économiques, certains pays ont été réticents à se conformer aux demandes américaines. En réponse, les États-Unis ont déjà réduit les visas pour les responsables ougandais accusés d’abus contre les droits des personnes LGBT.

Reste à voir si cette exclusion de l’AGOA affectera véritablement les pays concernés. Ironiquement, Joe Biden a souligné qu’aucun de ces pays n’avait cherché à défendre sa cause auprès de l’administration américaine, laissant planer des incertitudes quant à l’impact réel de cette décision controversée sur leurs économies respectives.





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