Enfonceur : pourquoi on appelle l’avocat d’Amougou Belinga ‘avocat l’eau l’eau’
Me Charles Tchoungang a peut-être commis la plus grave erreur de sa carrière vendredi le 17 février à l’immeuble Ekang devant des journalistes avides d’informations.
Les informations, ce n’est pas ce qui a manqué au point de presse tenu par le collectif des avocats de Jean-Pierre Amougou Belinga. Me Charles Tchoungang s’est même permis de révéler des secrets de son employeur jusqu’ici insoupçonnés. L’homme d’affaires appréciera depuis le SED.
Les révélations sont graves et suffisent à elles seules à enfoncer davantage le milliardaire. Mais ce n’est pas vraiment une surprise pour beaucoup d’observateurs qui étaient déjà prêts à parier que Jean-Pierre Amougou Belinga est trempé dans des affaires pas très nettes depuis des années maintenant, lui qu’on sait très proche de certains membres du gouvernement.
A l’annonce de la mort après torture du journaliste Martinez Zogo, les regards se sont immédiatement tournés vers le PDG de Vision 4 qui au vu des évènements, est devenu le suspect numéro 1. Le regretté homme de média le dénonçait vivement dans ces émissions.
C’est alors qu’un appel a été fait à Me Charles Tchoungang, avocat reconnu de Jean-Pierre Amougou Belinga, pour sauver les meubles. C’est celui-là même qui s’est isolé – le premier jour de son arrivée au SED afin de s’enquérir des nouvelles de son client – pour siroter une bière bien fraiche, disant que sa tête lui chauffe.
Me Charles Tchoungang est célèbre, c’est le moins qu’on puisse dire. S’il est vrai qu’il a connu des succès divers, il n’en demeure pas moins qu’il a parfois aussi fait l’objet de critiques pour des actions jugées moins inspirées.
L’ancien bâtonnier a clairement laissé entendre il y a plusieurs jours qu’il n’est pas content du déroulement des perquisitions au domicile ainsi qu’au service de son client Jean-Pierre Amougou Belinga.
Comme il l’a fait ces dernières heures à Warda, Me Charles Tchoungang avait dénoncé avec colère une « enquête unilatérale », des « perquisitions sans mandat », un « dossier vide » et une « manipulation inacceptable de l’opinion publique » lorsqu’il avait été joint par Reporters sans frontières (RSF).
Là-dessus, Amedee Dimitri Touko l’avait recadré en rappelant que « Me Tchoungang qui disait qu’il était de bon droit que Maurice Kamto soit jugé par le tribunal militaire parle d’injustice pour Jean-Pierre Amougou Belinga ».
De mémoire, l’avocat Charles avait déclaré cela sur une télévision en 2019 alors que plusieurs juristes dénonçaient la saisie d’un tribunal militaire pour une affaire liée à une manifestation politique pacifique. Me Tchoungang avait choqué plus d’un.
Maintenant, c’est à son de faire face aux « caprices » de la justice camerounaise. Et il n’a pas l’air de bien s’en sortir, comme le prouve sa récente communication dans les locaux où la torture et l’assassinat de Zogo auraient eu lieu.
Les erreurs commises lors de ce fameux point de presse lui ont fait trouver un nom moqueur : « avocat l’eau l’eau ». C’est le lanceur d’alerte Nzui Manto qui l’appelle comme ça, en référence à certains fruits de l’avocatier qui sont inintéressants parce que liquéfiés.
Charles Tchoungang a exercé au barreau du Cameroun comme avocat. Il a été bâtonnier au barreau entre les années 2006 et 2009. C’est l’ex-mari de Yolande Ambiana, ex animatrice de la Cameroon Radio Television (CRTV).
