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Décès de Cabrel Nanjip : ambiance à Bangangté, fief de l’humoriste

C’est un jeudi noir à Bangangté en ce moment. Consternation et désolation s’abattent dans le chef-lieu du département aux trois lettres (NDE), le village natal de Cabrel Nanjip après son décès ce jeudi.

Les témoignages pleuvent de part et d’autres. Personne n’en revient. Mort naturelle ou mystérieuse, la question se pose sans aucune réponse possible.

« J’ai appris avec douleur le décès de mon frère Cabrel Nanjip des suites d’un grave accident survenu tôt ce jeudi sur l’axe Douala-Yaoundé plus précisément entre Pouma et Edéa ce matin. Cabrel Nanjip, plusieurs jeunes de notre génération et moi avions tous passé notre enfance à Bangangté où nous avons laissé nos marques », témoigne Paul Chouta.

« Je me souviens, déjà au lycée classique de Bangangté, Cabrel était passionné par le showbiz. Lorsque je me faisais appelé Douk Saga en reprenant les chansons du vrai feu Douk Saga, Cabrel Nanjip quant à lui reprenait celles des Youle de la Cote d’ivoire. Après l’obtention de son baccalauréat, il s’en va à l’université de Douala où il décide de faire la comédie à travers laquelle il s’est hissé au firmament. Dans ses débuts, il ne manquait sans cesse de me solliciter pour faire la promotion de ses œuvres à travers mes pages Facebook, ce que j’acceptais avec plaisir », poursuit-il.

« Pendant nos échanges et discussions, je voyais en lui un jeune déterminé à réussir par le travail et rien que le travail, car ayant été formé par sa maman « Tata Claire » qui vendait les beignets pour financer les études de ses enfants. Plusieurs fois nous nous rencontrions pour épiloguer sur nos projets. Après notre entrevue à l’Opium de Bonamoussadi à Douala en présence de Essome, le gérant de ce Snack qui nous avait fait l’honneur de nous offrir une bouteille de vin, Cabrel Nanjip et moi on se revoit pour la dernière fois à Bangangté, au complexe Eugénie en 2021. À l’aurore de 2022, il me contacte via WhatsApp pour solliciter mon avis sur son titre « C’est Grave Ici » qu’il était en train de préparer. Bien évidemment c’était un bon nectar et je le lui ai fait savoir », indique Paul Chouta.

« Un jour il, me chuchote qu’il se battra pour rendre sa maman « Tata Claire » que tout le monde connait à Bangangté, heureuse. Issu d’une famille modeste comme la mienne, Cabrel Nanjip n’avait qu’elle seul rêve : Se battre et réussir pour faire la fierté de sa famille et des siens. Il savait qu’il fallait mouiller le maillot contre vents et marées pour tirer son épingle du jeu dans un pays où aucun pronostic ne nous était favorable. Dans un environnement où il faut être l’enfant de quelqu’un ou connaître quelqu’un pour être quelqu’un, Cabrel s’est fabriqué pour être quelqu’un. C’est un modèle ! C’est douloureux de voir un jeune brillant, talentueux et plein d’avenir s’en aller aussi brutalement à la fleur de l’âge. Cabrel Nanjip, si Nganou Djoumessi et le régime en place avaient déjà achevé l’autoroute Douala-Yaoundé ce que tu n’es certainement pas parti prématurément comme des milliers de Camerounais qui laissent leur vie sur cet axe. À ta mère « Tata Claire », à tes frères Oscar et autres, recevez toute ma compassion émue », a conclu le journaliste.

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