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De Mendo zé à Amadou Ali: requiem pour ces ‘puissants’ de Biya tambant les uns après les autres

AMADOU ALI, DAKOLE DAISSALA, ANANGA MESSINA, NAAH ONDOUA… Et avant eux, comme en ce dernier mois de l’année 2021, des hommes et femmes d’honneur, patriotes et serviteurs valeureux de l’État, ont été accompagnés à leur dernière demeure. Avec les hommages de la Nation reconnaissante pour services rendus : les Généraux Oumarou DJAM YAYA et NGANSO SUNJI Jean ; les anciens Ministres Patrice MANDENG AMBASSA et Marie Madeleine FOUDA… Ainsi, la mort frappe-t-elle. Sans distinction. Au cœur de l’Afrique Centrale. Au cœur du Cameroun, pays pilote au cœur de cette Afrique à six États membres. La mort, notre destin, notre destinée et notre destination commune… Évocation et invocation de la miséricorde divine sur les fidèles défunts pour le repos de leur âme.

Quand sonne le tocsin… Parole du journaliste Ernest Hemingway : « N’envoie jamais demander pour qui sonne le glas : il sonne pour toi ». Parole de sagesse, proverbe africain : « Quand prend feu la barbe du voisin, commence à mouiller la tienne ». Traduction littérale : quand un problème frappe notre entourage, il faut prendre nos dispositions avant qu’il ne nous atteigne. Parole de psalmiste :  » Toute vie doit finir » : « Écoutez ceci, tous les peuples, entendez bien, habitants de l’univers, gens illustres, gens obscurs, riches et pauvres, tous ensemble. Ma bouche dira des paroles de sagesse, les propos clairvoyants de mon coeur ; l’oreille attentive aux proverbes, j’exposerai sur la cithare mon énigme…Nul ne peut racheter son frère ni payer à Dieu sa rançon : aussi cher qu’il puisse payer, toute vie doit finir. Peut-on vivre indéfiniment sans jamais voir la fosse ? » (Psaume 48). La finitude de la vie : telle est l’implaccable réalité ; telle est notre destinée, le destin de l’humanité, notre destination à tous. Covid 19, longue ou courte maladie, le poids de l’âge ou le volume des fonctions, douce ou brutale… la mort, quelle que soit sa forme, ne fait abstraction d’aucune cause pour justifier sa prégnance dans la vie des hommes, dans l’histoire des peuples, depuis Adam et Eve, jusqu’à la fin des temps. Le florilège des hommes et femmes arrachés à la vie, dans notre pays, au cours des dernières semaines, renseigne à suffisance, sur l’indifférenciation des cibles et des victimes quand frappe la vilaine faucheuse.

Depuis le 08 mars 2021, date de décès du Ministre ADOUM GARGOUM, à 66 ans, premier membre du Gouvernement en fonction, de la série noire, jusqu’à ce dimanche, 25 avril 2021, lendemain de l’inhumation, à 77 ans, du Pr Gervais MENDO ZE, ancien membre du Gouvernement, ancien Directeur Général de la CRTV, la Radio-Télévision de service public, le macabre compteur pointe pas moins de 26 filles et fils, illustres de ce pays, en l’espace de 48 jours ; soit une moyenne journalière, bien triste et insupportable, de deux compatriotes arrachés à notre affection ! Ils sont de tous les sexes, de toutes les tribus, langues, religions, régions et professions. Ministres de la République, Ministres du Culte, Capitaines d’industrie, Autorités traditionnelles, Hommes politiques, Influenceurs de la société civile, Universitaires, Médecins, Infirmiers, Administrateurs civils, Ecrivains, Journalistes, etc. Ils sont en fonction, en réserve de la République ou à la retraite ; ils sont de tous âges (55 ans, 66, 77, 89 …103 ans). Leur dénominateur commun : chacun, à son niveau, dans sa position sociale, aura été d’un apport digne d’intérêt et d’éloge de la Nation. D’où l’hommage bien mérité que leur rend la Nation reconnaissante.

Au cœur de la Nation comme au cœur de la Sous-région Afrique Centrale, l’humaine condition pleure un vaillant soldat, un guerrier Zaghawa, devenu Président de la République, élevé au rang de Maréchal, en reconnaissance de ses exploits de guerre. Idriss Deby a perdu un Derby, mais il aura gagné l’estime des siens et des alliés objectifs pour son hardiesse, le courage de sa vision panafricaniste et sa passion pour le métier des armes.

Président de la République du Cameroun, Président en exercice de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), le Patriarche Paul BIYA, voit en la disparition du Maréchal, une immense perte pour le Tchad, l’Afrique Centrale et le Continent africain, qu’il a servis sans relâche. Notamment, dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel et le Lac Tchad. Dans la coalition des forces sous-régionales et bilatérales, le groupe terroriste, Boko Haram, ne survit plus qu’à travers quelques groupes résiduels. Le verrou ayant sauté, comment vont se comporter les réseaux dormants face à l’attrait des mines et minerais dont regorgent les zones d’intérêt économique et stratégique convoitées ?La question du contrôle des zones d’influence agite officines, offices publics et privés, et autres landerneaux ; incite à la peur et fait redouter l’imparable, l’irréparable…

Oui, la mort rôde autour de nous. Comme un bon diablotin, elle cherche qui dévorer. Sachons lui résister. A défaut, sachons lui obéir comme on résiste à la nature, en ménageant notre monture. Sachons raboter nos égo dans l’enclume du véritable service à autrui : le service public. Au nom de l’intérêt supérieur de l’État. Apprenons à essorer nos orgueils, des eaux de la vilenie, de la violence, de la vengeance et de la vanité ; revêtons-nous du manteau salvifique de l’humilité pour satisfaire l’humaine vocation à l’humanisme qui, seul, prolonge l’humanité en l’homme et lui garantit de partager un jour, l’éternité de la divinité. Oui, la mort nous parle. Elle nous interpelle. A quoi sert-il à un homme de gagner le monde entier s’il venait à perdre son âme ? Question de conscience !

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