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D’après l’imagerie satellitaire, le navire de sauvetage russe Kommouna n’a pas subi de dégâts apparents


« On ne ment jamais autant qu’avant les élections, pendant la guerre et après la chasse », disait Georges Clemenceau. Près d’un siècle après sa disparition, nul doute que le « Tigre » n’aurait pas changé d’opinion… C’est pourquoi toute information en provenance d’Ukraine ou de Russie est à prendre avec précaution, l’une et l’autre ayant intérêt à jouer avec la vérité, que ce soit pour maintenir le moral de leurs troupes ou à des fins de propagande.

Ces derniers jours, l’état-major ukrainien a revendiqué plusieurs frappes réussies contre des emprises militaires russes. Si cela a pu être confirmé pour certaines, la réalité est à nuancer pour d’autres.

Ainsi, début avril, Kiev a affirmé avoir mis hors service pas moins de quatorze bombardiers tactiques, notamment des Su-34 « Fullback », lors d’une attaque contre la base de Morozovsk, située dans la région de Rostov, à plus de 300 km de la ligne de front. Seulement, l’examen des photographies prises par satellite et fournies par Planet Labs n’a pas permis de confirmer ce bilan, d’autant plus que les dégâts infligés à cette emprise se sont révélés minimes.

Même chose pour la récente attaque menée contre la base de Djankoï [Crimée]. Si la destruction d’éléments de systèmes de défense aérienne S-300/ S-400 a pu être confirmée par l’imagerie satellitaire, il en est allé autrement pour les hélicoptères et le dépôt de missiles hypersoniques Zircon que l’état-major ukrainien avait assuré avoir touché. Du moins, aucun élément tangible n’est venu étayer ses affirmations.

A priori, il en va de même pour le catamaran de sauvetage « Kommouna » qui, affecté à la flotte russe de la mer Noire, aurait été mis hors service par une frappe menée par la marine ukrainienne contre la base navale de Sébastopol [Crimée], avec des missiles R-360 Neptune. « La nature des dommages est en cours de vérification, mais il est clair que le navire n’est plus en état de remplir ses fonctions », a-t-elle en effet assuré, le 21 avril.

Plus tard, une vidéo supposée montrer un incendie à bord de ce navire plus que centenaire [il a été admis au service à l’époque du Tsar Nicolas II] a été diffusée sur les réseaux sociaux. À vrai dire, rien ne permet d’indiquer qu’il s’agit bien du Kommouna.

En tout cas, l’imagerie satellitaire, fournie par Planet Labs et analysée par The War Zone, ne confirme pas de manière probante les affirmations de la marine ukrainienne. Des photographies prises avant et après la frappe [soit les 20 et 22 avril] ne montrent en effet aucun dégât sur le quai où est amarré le Kommouna. En outre, celui-ci a l’air d’être intact. Cependant, il n’est pas impossible qu’il ait pu être endommagé par des éclats de missile… Mais ils ne sont pas visibles sur les clichés.

Bien que centenaire, le Kommouna apporte une capacité unique pour la flotte russe de la mer Noire. D’autant plus qu’il a été modernisé à plusieurs reprises, avec notamment l’intégration d’un véhicule sous-marin téléguidé et d’un mini-sous-marin de sauvetage AS28, pouvant plonger jusqu’à 1000 mètres de profondeur.





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