Considéré comme “maudit”, cet arbre ne doit surtout pas être planté dans le jardin

Depuis des siècles, cet arbre a été l’objet de suspicions et de méfiance, parfois même de superstitions. On le craignait pour son apparence imposante et sombre, ses branches tordues évoquant des formes fantomatiques dans l’obscurité. Mais derrière cette aura mystérieuse se cache un trésor bien gardé : son fruit. Ignoré, souvent sous-estimé, il détient pourtant des propriétés surprenantes, notamment dans la lutte contre le fléau qu’est le cholestérol.

L’arbre marqué par le mythe ? Le noyer ! Auprès du média spécialisé Mon Jardin Ma Maison, l’expert Stanislas Alaguillaume a levé le voile sur les superstitions qui entourent ce végétal. Une prise de parole qui fait suite à la demande d’une lectrice : « J’envisage de planter un noyer au milieu d’une grande pelouse. Mais on me dit que cet arbre est toxique et son feuillage dangereux. Qu’en est-il en réalité ? Est-il vrai que rien ne pousse dessous ? », a interrogé Anne-Flore. 

Un arbre marqué par les superstitions qu’il ne faudrait pas accueillir dans son jardin  

Le jardinier a tenu à lever le voile sur la genèse du mythe qui entoure le noyer. Ce dernier est « en effet victime, depuis le Moyen Âge, d’une mauvaise réputation. Il est dit que son ombre sert de salon des dames aux sorcières, et que faire une sieste sous son feuillage rend malade, provoque des nausées et des maux de tête. » Des croyances justifiées ? Pas vraiment, selon le spécialiste. 

« Il s’agit de superstitions pas toujours aisément réfutables, fondées sur deux éléments bien établis. », a partagé Stanislas Alaguillaume. Et de poursuivre : « Tout d’abord, il règne sous l’ombrage très dense de cet arbre une fraîcheur intense. Une sieste en plein été, après avoir jardiné ou avoir eu très chaud, peut en effet provoquer un refroidissement soudain, éventuellement préjudiciable au dormeur. »

crédit photo : Shutterstock Des noix mûres sur un noyer

Un arbre toxique dont il faut se méfier ? 

Cet arbre n’est pas exempt d’une certaine spécificité qui pourrait expliquer les inquiétudes. « Le noyer sécrète dans ses feuilles et ses racines une substance herbicide, la juglone, qui a la capacité d’inhiber la germination de toutes les autres plantes. » Cette dernière a néanmoins ses atouts. « Cette substance amère est destinée à éloigner les insectes indésirables. » En outre, elle ne présente que peu de risque pour les humains : « La juglone émane des feuilles en général après la pluie et lorsque le temps est très humide, c’est-à-dire des périodes fort peu propices à la sieste ! ». 

Qu’en est-il des autres végétaux ? « Certaines plantes couvre-sol, comme la pervenche, la bugle ou la fraise des bois, bénéficieront tout de même de cette ombre fraîche. En raison de la présence de juglone, il faudra simplement éviter à l’automne de mettre les feuilles de noyer au compost. », a confié l’expert. Ainsi, pour semer ou planter un jeune noyer, optez pour un endroit abrité des vents forts, car cet arbre redoute les gelées printanières. Il n’a pas de préférence particulière en termes de sol, mais évitez les terres très acides ou trop humides.

Le choix de l’emplacement est crucial, car le noyer est un arbre robuste capable de vivre plus de trois siècles, commençant à produire ses fruits vers l’âge de quinze ans. Avec une hauteur pouvant dépasser les 20 mètres et une surface couvrant environ 100 mètres carrés, il est préférable de le planter à distance des habitations et des infrastructures souterraines.

crédit photo : Shutterstock Noyer

Veillez à planter l’arbre à racines nues entre novembre et fin mars, en évitant les périodes de gel. Creusez un trou d’un mètre sur un mètre pour la plantation. Avant d’y placer le jeune végétal, installez un à trois tuteurs dans le trou pour éviter d’endommager les racines par la suite. L’avantage d’acheter un jeune plant de noyer est qu’il est généralement greffé, ce qui garantit une meilleure qualité de noix à l’avenir.