à la uneCamerounSociété

Castor Osende Afana : un héros de la lutte de libération nationale assassiné il y a 56 ans par l’armée française

L’histoire du Cameroun est faite de lutte acharnée pour sa libération. L’Union des Populations du Cameroun (UPC) engage en 1955 une lutte de guérilla dans la partie française du Cameroun. Déclarée illégale, elle entreprend une guerre secrète qui fait des dizaines de milliers de morts avant de prendre fin en 1971. Castor Osende Afana reste un des dirigeants et figure marquante de cette lutte. Il fut assassiné il y a 56 ans jour pour jour notamment le 15 mars 1966. La page Révolution kamer officiel lui rend un hommage en revenant sur son histoire.


La mémoire au service des luttes

Il y a 56 ans, le 15 mars 1966, le dirigeant de la lutte de libération nationale camerounaise Castor Osende Afana était assassiné par l’armée française.
Né en 1930 à Ngoksa dans la région Centre du Cameroun, il émigre avec ses parents dans la capitale Yaoundé où il poursuit ses études au lycée Leclercq. C’est au sein du lycée qu’il rencontre des militants nationalistes. Il décide alors d’abandonner son prénom Castor ne voulant garder que son prénom africain.

En 1952 il est l’un des meneurs de la grève des élèves noirs du lycée qui revendiquent une amélioration de leurs conditions de vie à l’internat. Il se rapproche alors de l’Union des Populations du Cameroun (UPC) organisation indépendantiste fondée par Um Nyobé en 1948.
Il se rend ensuite en France, d’abord à Toulouse puis à Paris, pour y mener des études d’économie. Militant de la cellule de l’UPC, il est également animateur de l’UNEK (Union Nationale des Etudiants Kamerunais) section de la FEANF (Fédération des Etudiants d’Afrique noire de France). Il anime le journal de la FEANF et fait partie du Comité d’accueil qui gère les publications de l’UPC en France, notamment « la voix du Kamerun ». Il est surtout responsable de l’organisation des voyages de tous les cadres politiques du mouvement de l’UPC de passage en Europe.

Ayant obtenus brillamment un doctorat d’État en économie, il devient le premier docteur en économie d’Afrique noire. Sa thèse de doctorat sera publiée aux Editions Maspero sous le tire « l’Économie Ouest africaine, perspectives et développement». Il y affirme qu’il n’y a pas de véritable indépendance sans indépendance monétaire. Il milite ainsi pour une monnaie africaine qu’il baptise Afrik.

Il décide alors de rentrer au Cameroun pour participer à la lutte de son peuple. Il est chargé du deuxième front de guérilla, celui de l’Est du pays. Il est arrêté après une trahison le 15 mars 1966 à l’âge de 36 ans. Il est immédiatement assassiné et décapité par l’armée néocoloniale camerounaise et ses parrains français.

Plus de quarante ans après, les autorités camerounaises classent toujours comme « secret -défense » les informations sur les circonstances de cet assassinat.
Ce sont de tels hommes qui ont libérés l’Afrique.
Repose en paix frère et camarade.

Please follow and like us:

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

RSS
Follow by Email
YouTube
Pinterest
LinkedIn
Share
WhatsApp