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Brouillage des signaux GPS par la Russie : La Suède voudrait une présence accrue de l’Otan en mer Baltique


Cela fait maintenant plusieurs mois que la géolocalisation par satellite [GPS] est perturbée dans la région de la Baltique. Évidemment, les regards se tournent vers les forces russes étant donné que, par le passé, elles avaient été accusées d’être à l’origine d’interférence lors d’exercices de l’Otan.

« Nous ne savons vraiment pas s’ils [les Russes] veulent tenter quelque chose ou simplement s’entraîner et tester leur équipement. […] Mais personne ne devrait se comporter de la sorte, surtout lorsque vous êtes en guerre avec un pays voisin », a ainsi récemment estimé le général Martin Harem, le commandant des forces de défense estoniennes.

La semaine passée, le ministère allemand de la Défense a, à son tour, estimé que la Russie était « probablement responsable » des perturbations GPS dans la Baltique. Et de pointer des dispositifs de guerre électronique Krasukha-S4 et Tobol, déployés dans l’enclave russe de Kaliningrad. D’ailleurs, en mars, le Falcon 900 du ministre britannique de la Défense, Grant Shapps, en avait été a priori victime alors qu’il volait non loin de ce territoire.

De son côté, Stockholm a ouvert une enquête, confiée au service de renseignement et de sécurité de ses forces armées [MUST]. En janvier, son directeur, le général Thomas Nilsson, avait expliqué au quotidien Aftonbladet que ces perturbations étaient « graves » dans la mesure où « plusieurs fonctions dépendent d’un système GPS fonctionnel ». Et d’ajouter que cela faisait partie des activités dites « hybrides » menées contre la Suède.

Ces interférences affectent non seulement la circulation aérienne mais aussi et sutout le trafic maritime, le système AIS [Automatic Identification System] que les navires civils sont tenus d’utiliser pour garantir leur sécurité étant basé sur le GPS. En outre, selon la Suède, elles nuisent aussi à l’économie régionale. Aussi, à la tête de la marine suédoise [Svenska marinen] depuis 2020, Mme le contre-amiral Ewa Skook Haslum, a estimé qu’il est temps d’y mettre un terme.

« Au niveau militaire, nous ne sommes pas trop touchés par ces perturbations car nous ne sommes pas forcément dépendants du GPS. Mais elles font de la Baltique une région non sécurisée. Et lorsqu’il y a de l’incertitude dans une zone, les tarifs d’assurance augmentent », a-t-elle déclaré, lors de Navy League’s Sea-Air-Space conference, selon Defense One.

De plus en plus, selon Mme le contre-amiral Skoog Haslum, les navires civils désactiveraient leur système AIS à cause de ces interférences, ce qui rend évidemment plus compliqué leur identification et leur suivi, en plus d’augmenter le risque d’accident. Et d’évoquer une « navigation fantôme », qui devient de « plus en plus importante ».

Pour la cheffe de la marine suédoise, cette « ingérence » russe en mer Baltique nécessite une « action de l’Otan ». Il « pourrait s’agir d’utiliser les moyens » des Alliés [dont la Suède fait désormais partie] pour « accompagner les navires marchands, aider à la navigation ou autres », a-t-elle dit.

À noter que, le 3 avril, la marine suédoise a admis au service son nouveau navire dédié au renseignement électronique, le HSwMS Artemis. Ce bâtiment remplace le HSwMS Orion, qu’elle a mis en oeuvre pendant quarante ans.

Photo : Vitaly V. Kuzmin – CC BY-SA 3.0





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