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Assassinat de Martinez Zogo : des leaders associatifs et politiques au secours de la presse

C’est en ces mots que l’on pourrait résumer la rencontre avec les hommes et femmes de médias d’hier lundi 23 janvier au siège du Cpp à Douala-Bali.

L’heure est grave et l’enlèvement puis l’assassinat en mondovision du journaliste Martinez Zogo est un signal fort que les gens du régime de Yaoundé envoient à tous ceux qui voudraient davantage lever la tête dans la dénonciation de la mal gouvernance et de la prévarication de la fortune publique. Réunis autour d’Edith Kah Walla, Djeukam Tchameni et Cyrile Sam Mbaka dans un collectif des leaders politiques et associatifs, ont porté d’une seule voie le cri et le deuil des journalistes, au lendemain de l’assassinat du chef de chaine de la radio Amplitude fm à Yaoundé. Après son enlèvement le 17 janvier dernier par des hommes cagoulés, le corps sans vie de Martinez Zogo a été retrouvé dans la matinée 22 janvier 2023 du côté d’Ebogo III tout près de Soa, une banlieue universitaire de la ville de Yaoundé. S’en est suivis l’émoi et la consternation au sein de la République, qu’en plein dimanche, l’homme que l’on recherchait depuis cinq jours après avoir été enlevé par des personnes inconnues, ait été retrouvé tué et mutilé, le corps dans une amorce de putréfaction. Que des hommes et femmes politiques se lèvent pour soutenir les journalistes dans leur élan de solidarité, c’est bien le contexte qui s’y prête. L’assassinat de MZ intervient dans un contexte de plus en plus liberticide aussi bien pour les journalistes que pour l’ensemble des citoyens camerounais. L’on a encore en mémoire les cas Pius Njawé, Bibi Ngota, Jules Koum Koum, Samuel Wazizi, Mimi Mefo et bien d’autres ; bien plus de nombreux journalistes sont obligés de s’exiler par peur de représailles du régime : c’est le cas J. Rémy Ngono ou Cyrile Nkenmegne. D’autre part, des citoyens ordinaires et des militants politiques sont arrêtés et emprisonnés pour de simples motifs d’opinion et de manifestations publiques. L’on a encore de nombreux prisonniers politiques de la guerre civile au Noso et la crise post-électorale de 2018, qui croupissent encore dans les geôles du régime de Yaoundé.

L’urgence d’une synergie d’actions
« Cet assassinat, dit le collectif des leaders politiques et de la société civile dans une Déclaration publique, est une énième démonstration que la situation au Cameroun se dégrade dangereusement… Un palier vient d’être franchi avec le recours à l’enlèvement, la torture et l’assassinat de Martinez Zogo ». Tout en exigeant que lumière soit faite et que la justice soit rendue dans cette affaire, ces leaders associatifs et politiques, en signe de solidarité envers les journalistes et de protestation à l’égard du régime, invitent tous les citoyens camerounais à se vêtir en noir, d’abord le mercredi 25 janvier 2023 comme l’a recommandé le Syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc), puis le vendredi 27 janvier comme il est de coutume au sein du Mouvement Stand up for Cameroon. Selon Cyrile Sam Mbaka de l’Afp, « ce qui est arrivé à Martinez Zogo va continuer si nous ne nous concertons pas pour dire stop à cela ; et pour que cela se fasse, il faut une prise de conscience collective de ce qui nous arrive au Cameroun ; nous devons être unis dans nos actions, ce n’est pas l’affaire d’une seule organisation, aussi politique ou associative soit-elle ». Suivant les déclarations de Djeukam Tchameni, « notre démarche est un appel à l’unité d’actions ; plusieurs organisations politiques et de la société civile ont déjà signé cet appel qui vise une synergie d’actions et un plan d’actions sera mis en œuvre et des actions menées jusqu’à ce que les coupables soient débusqués et emmenés devant les juridictions compétentes ». Plus loin dans son propos, le leader du Mdi déclare : « Nous n’allons pas lâcher prise jusqu’à ce que la cause sous-jacente du crime soit adressée car le véritable hommage que l’on puisse rendre à MZ, c’est d’adresser véritablement les crimes économiques qu’il dénonçait ». Pour Edith Kah Walla du Cpp, « l’assassinat de MZ n’est pas une question de journalistes seulement, d’associations ou de partis politiques ; c’est la question de notre citoyenneté, de notre sécurité individuelle et collective ; même si MZ était un mauvais journaliste comme certains ont pu le dire, on emmène un mauvais journaliste au tribunal et non dans une potence ».

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