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L’imagerie médicale stoppée net


Plus de scanners ni de mammographes pour Hygie Imagerie à Esch, après neuf mois d’exploitation. Sans convention, c’est la mort assurée et ce n’est pas près de changer.

La Fédération des hôpitaux luxembourgeois (FHL) avait été très claire sur les conditions d’ouverture de certains plateaux techniques et d’activités de soins médico-soignantes spécialisées en dehors des murs de l’hôpital.

Un éventuel développement qui ne pourra se concevoir «que s’il n’affaiblit en aucune façon ni la cohérence des équipements ni la cohésion des équipes médico-soignantes des sites hospitaliers et s’il est assorti d’un financement adéquat et équitable».

Pour l’heure, aucun des quatre centres hospitaliers n’a donné son consentement pour passer une convention avec le cabinet privé Hygie Imagerie à Esch-sur-Alzette. Il a donc été sommé de mettre à l’arrêt scanners et mammographes, alors que la CNS remboursait les actes depuis le mois de juillet dernier.

Les députés de la fraction LSAP s’en étaient émus et avaient demandé des explications à la ministre de la Santé et de la Sécurité sociale, Martine Deprez, il y a deux semaines en commission. Après avoir rencontré les responsables du cabinet, la décision fut prise de leur interdire l’utilisation de leur matériel pour lequel ils ont obtenu les autorisations requises.

Hier, la ministre est revenue devant les députés, à la tribune de la Chambre cette fois, pour préciser qu’elle «n’interdit rien à personne», mais que la loi est ainsi faite et qu’il y a toujours des discussions avec le CHEM pour une collaboration. Celle-ci semble pourtant très incertaine

La FHL avait prévenu, dès le départ, qu’une carte hospitalière devait révéler «la raison d’être» des futures antennes que le gouvernement prévoit d’autoriser, «en mettant en évidence une plus-value en termes d’accès aux soins pour les patients dans leur bassin de vie, en prenant soin de maintenir les normes hospitalières de qualité et de sécurité».

C’est exactement ce que la loi de 2023 prévoit et la FHL apprécie que le gouvernement soit sur la même longueur d’onde. Du moins, l’ancien gouvernement, car le nouveau avait donné beaucoup d’espoirs aux responsables d’Hygie Imagerie à Esch.

Le gouvernement s’engage à réviser la loi sur le virage ambulatoire votée en juillet dernier «dans les meilleurs délais», pour adapter le cadre juridique «aux besoins de la réalité médicale», selon les termes de l’accord de coalition. Le gouvernement «veillera à ce que la liste des appareils dits lourds autorisés dans les cabinets de groupe en dehors des hôpitaux soit élargie».

Cette fois, les cabinets privés sentaient le vent tourner. Une référence «frais de fonctionnement», dont la «location de matériel», devra être introduite dans la nomenclature de la Caisse nationale de santé (CNS), prévoit le gouvernement, ainsi que la mise en place d’un système de contrôle «afin d’éviter des abus».

Délais réduits

La ministre de la Santé a déjà prévenu les responsables du cabinet eschois contraints d’arrêter l’utilisation de certains équipements que la modification de la loi n’interviendrait pas avant deux ans. C’est long pour des investissements aussi lourds à amortir.

Les députés qui interrogent la ministre à ce sujet veulent savoir ce qu’il adviendra maintenant des appareils. Elle ne peut rien prédire, mais attend une réaction du CHEM à la sollicitation du cabinet.

L’hôpital d’Esch n’est pas enthousiaste. Les équipes en place n’apprécieront guère cette convention avec un cabinet situé à quelques encablures de leurs services. Il ne faudrait pas que les personnels en poste à l’hôpital soient tentés de déserter pour se lancer dans le privé, puisque les antennes sont appelées à fleurir. Ou pas, finalement.

Sans doute parce que les délais d’attente dans les centres hospitaliers ont été réduits. En septembre dernier, la direction de la Santé a mis en place une hotline pour les rendez-vous prioritaires afin d’assurer une prise en charge rapide des patientes avec suspicion d’une pathologie maligne du sein.

«Il est constaté que la hotline mise à disposition est peu sollicitée, de sorte qu’il peut être conclu que les délais d’attente pour les examens urgents ont pu être réduits de façon significative», précisait la ministre Martine Deprez en février dernier dans une réponse parlementaire.



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