20 ans après la disparition d’Estelle Mouzin, sa mère se livre sur cette « grave erreur » qu’elle ne se pardonnera jamais, « Un enfer quotidien »

Elle a hésité à prendre la parole. Mutique pendant plus de 20 ans, la mère d’Estelle Mouzin a témoigné ce mercredi 6 décembre, en visioconférence, devant la cour d’assises de Nanterre, dans les Hauts-de-Seine. Elle est revenue sur cette terrible journée du 9 janvier 2003, où sa fille de 9 ans a disparu en rentrant à pied de l’école. 

Au septième jour du procès de Monique Olivier, Suzanne Goldschmidt, la mère d’Estelle Mouzin, s’est confiée à la cour. Aujourd’hui âgé de 67 ans, avoue ne s’être replongée dans l’affaire de la disparition de sa fille que récemment. “J’ai appris des détails que je ne connaissais pas et qui m’ont effarée”, souffle-t-elle au président de la cour d’assises, relate BFTMV. 

Procès de Monique Olivier : les souvenirs bouleversants de la mère d’Estelle Mouzin

“Mon rayon de soleil m’a été enlevé lorsque Michel Fourniret me l’a retiré et l’a tué de la manière la plus atroce possible”, poursuit la mère de famille endeuillée. Suzanne Goldschmidt explique alors que c’est elle qui a donné l’alerte lorsqu’elle n’a pas vu la fillette rentrer de l’école. À l’époque, Estelle Mouzin vivait avec sa mère et sa sœur Lucie à Guermantes, en Seine-et-Marne. 

“Après l’enlèvement d’Estelle, je suis restée en France pendant deux ans qui ont été un enfer quotidien. Tout était insupportable, l’attention médiatique, l’obligation d’identifier des objets (dans le cadre de l’enquête, NDLR) toujours avec la boule au ventre, le regard des autres, (…), les affiches partout… Ce regard des autres, toujours bienveillant, me ramenait sans cesse à l’horreur”, explique avec émotions la mère de famille désormais installée en Afrique du Sud. 

Estelle Mouzin : cette « erreur » que sa mère ne se pardonnera jamais

Suzanne Goldschmidt a partagé ses souvenirs d’une enfant “facile”, “toujours de bonne humeur”, à la personnalité vive, extravertie”. La mère de famille s’est remémoré pour le procès la fierté de sa fille de “rentrer comme une grande à la maison avec sa clé autour du cou”. Un détail qui continue de hanter la mère d’Estelle Mouzin, plus de 20 ans après la disparition de la fillette. 

“J’ai commis une grave erreur, une faute que je me reproche depuis 20 ans et que je continuerai à me reprocher jusqu’à la fin de ma vie”, a confié en pleurs la sexagénaire. Pendant le procès, Suzanne Goldschmidt a souhaité s’adresser à Monique Olivier. “Je vous demande, Monique Olivier, qui êtes-vous pour avoir commis cette atrocité ? Pouvez-vous imaginer que vos enfants subissent le même sort d’Estelle ?”, pose la mère de famille. 

À lire également : 

Disparition d’Estelle Mouzin : sa mère s’adresse directement à Monique Olivier

Dernière personne vivante à savoir où est enterrée Estelle Mouzin, Monique Olivier assure ne pas savoir où sa tombe se trouve. Un mutisme qui ne convainc pas l’ex-épouse d’Eric Mouzin. “Enlevée, violée, laissée seule dans une maison glaciale dans le noir ? Notre fille est une enfant innocente. Elle a souffert le martyre pendant 24, voire 48 heures, nous ne le savons même pas. Si vous avez une once d’humanité encore en vous, dites-nous où est enterrée Estelle”.

Jugée pour complicité d’enlèvement et de meurtres dans les affaires d’Estelle Mouzin (2023), Joanna Parrish (1989) et Marie-Angèle Domèce (1990), Monique Olivier a dû faire face aux familles des victimes. Ces dernières sont venues réclamer justice pour leurs filles assassinées et connaître enfin le lieu où Michel Fourniret, son ex-mari, s’est débarrassé des cadavres.