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Yvelines : garde à vue levée pour les collégiens soupçonnés de « tentative d’empoisonnement » sur une professeure


« Elle est vraiment trop gentille, c’est la joie de vivre cette prof », souffle une élève, émue, sur le parvis. Au collège Léonard-de-Vinci d’Ecquevilly (Yvelines), tout le monde la connaît. Pour cause, c’est la seule prof d’arts plastiques. Mardi, cette enseignante avait été prise de malaise puis hospitalisée après avoir bu un verre contenant possiblement du détergent. La boisson lui avait été donnée par un élève de 3e à l’occasion d’un goûter de Noël. Hors de danger, la professeure est sortie de l’hôpital et a décidé de porter plainte. Une enquête a été ouverte.

Selon nos informations, un collégien a été placé en garde à vue en milieu de journée, ainsi qu’un de ses amis, pour « tentative d’empoisonnement » et « complicité ». Il aurait déclaré avoir voulu « faire une blague » selon une source proche du dossier, en mettant du lave-vitre dans le verre de la professeure. Il sera définitivement exclu du collège. Le procureur de Versailles précise que les investigations sont en cours : le verre a été envoyé au laboratoire, mais les résultats ne seront pas connus avant plusieurs jours. L’enseignante a quant à elle subi des examens. La garde à vue des deux collégiens a été levée dans la soirée ce jeudi. « Mon client va être lourdement sanctionné par son établissement. Cette garde à vue est abusive », a regretté l’avocat du collégien soupçonné d’avoir empoisonné le breuvage, Me Abdelmajid Benamara.

Depuis la révélation de cette affaire, la vie de ce collège de 500 élèves est perturbée. Les professeurs, qui avaient fait valoir leur droit de retrait mercredi, ont finalement repris le travail ce jeudi matin. Mais évidemment pas dans l’ambiance habituelle. Une gendarme référente était notamment présente pour « préciser les modalités de l’enquête » et « communiquer le contact de la gendarmerie pour les élèves qui souhaitent témoigner », indique l’académie de Versailles dans un communiqué.

Un conseil de discipline au mois de janvier

Dans la matinée, un élève s’était présenté avec sa famille, et aurait reconnu un geste qu’il dit regretter. Un conseil de discipline se réunira à la reprise des cours au mois de janvier. Les faits qui se sont produits mardi ont largement été évoqués au sein de l’établissement. « Le professeur d’histoire avec qui on avait cours à la première heure nous a parlé de tout ça. Il nous a donné des nouvelles de notre prof d’arts plastiques en nous disant qu’elle était sortie de l’hôpital et qu’elle allait rester chez elle jusqu’aux vacances », indiquent ainsi quelques jeunes filles.

« Je ne m’attendais pas du tout à ça. Jamais je n’aurais pu imaginer que quelque chose comme ça se passerait ici », réagit encore Lisa (le prénom a été changé), 13 ans. À ses côtés, un garçon est moins étonné : « Avec toutes les histoires qu’on entend contre les profs, c’était obligé qu’un jour ça se passe dans notre collège ».

Tous s’offusquent en revanche du geste. « Même si on n’aime pas un prof ou si on a des problèmes avec lui, rien ne justifie le fait qu’on mette du détergent dans son verre », lâche Isabelle (le prénom a été changé). Lisa s’inquiète quant à elle des répercussions sur les rapports entre profs et élèves.

« Toute cette affaire va finalement nous pénaliser tous, car les profs vont devenir plus méfiants envers nous, les élèves, on va perdre leur confiance pour le reste de l’année, regrette la jeune fille. En plus maintenant, ils ne vont plus vouloir faire de goûter avec nous ». Isabelle coupe : « Mais c’est sûr ! On avait un goûter avec notre prof d’espagnol prévu demain, elle nous a dit qu’il était annulé ».



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