« Vous ne savez pas à quoi nous avons dû faire face »
Invité lors d’une conférence à Munich, Thomas Tuchel, l’actuel entraîneur du Bayern Munich, est revenu sans détour sur son passage au PSG, notamment sur la gestion des stars.
En poste au Bayern Munich depuis mars dernier, Thomas Tuchel vit une expérience différente de celle vécue en Angleterre et surtout en France. Né dans un pays où la rigueur et le respect sont des valeurs indiscutables, le technicien allemand n’a pas rencontré de situations contraignantes à ses débuts. Lancé sur le banc d’entraîneur en 2009 à Mayence (72 victoires, 45 nuls et 66 défaites jusqu’en 20214), Tuchel a imposé sa patte technique au Borussia Dortmund (2025-2017). Fort de ses succès avec la formation, grand rival des Bavarois en Bundesliga, l’entraîneur de 50 ans a débarqué au PSG en 2018 en vedette.
Arrivé dans un club parisien où la pression était élevée avec l’attente autour de stars comme Neymar ou encore Kylian Mbappé, Thomas Tuchel a réussi à marquer les esprits. Avec une finale de la Ligue des Champions (2020) et deux titres de Ligue 1 (2019, 2020), l’histoire retiendra qu’il est l’entraîneur qui a conduit l’équipe dirigée par les Qataris sur la deuxième plus haute marche de la C1. S’il aurait pu faire mieux, Tuchel a rapidement quitté le navire du club de la capitale française pour réaliser une saison magnifique à la tête des Blues de Chelsea.
La sortie révélatrice de Tuchel
De retour en Allemagne, où il tente de redresser la formation bavaroise, Tuchel a longuement évoqué sa vie d’entraîneur et son expérience parisienne ce jeudi. Invité de la Conférence ISPO dédiée au Sport et au Business à Munich, le vainqueur de la Ligue des Champions 2021 s’est encore confié sans langue de bois sur plusieurs éléments de sa vie et, surtout, sur ses méthodes de management.
Lorsqu’on lui a demandé de comparer la gestion de son vestiaire entre son passage au PSG (2018-2020) et sa situation actuelle au Bayern, Tuchel a répondu sans détour. Il a particulièrement souligné une disparité culturelle marquante entre les deux clubs. « J’avais un état d’esprit très allemand, où l’on tire beaucoup de certaines règles. Mais il existe différentes manières de constituer une équipe. À Paris, les règles sont complètement différentes de celles ici en Allemagne. Cela m’aide à mieux comprendre mes joueurs », a d’abord avancé le manager bavarois.
La différence entre le vestiaire munichois et parisien
« Quand j’entends au Bayern qu’un certain comportement de la part d’un joueur est inacceptable, cela me fait rire parce que je me dis : ‘vous ne savez pas à quoi nous avons dû faire face à Paris !‘ Cela me rend plus calme. Je comprends mieux pourquoi les joueurs se comportent comme ils le font. Je leur donne plus d’espace que je n’aurais pu le faire si j’avais seulement été en Allemagne toute ma carrière« , a confié Tuchel, comme le relaie BILD.
Avant d’évoquer les noms des joueurs qui sont des vedettes mais silencieux, Thomas a évoqué la place qu’occupent les grands noms dans un groupe. « Les top joueurs doivent savoir pourquoi il est important qu’ils s’intègrent judicieusement dans le groupe. Le groupe est toujours prêt à soutenir une superstar qui marque tout le temps. Le problème, c’est quand la superstar ne rend rien au groupe ou ne montre pas de respect. Nous essayons de construire cela chaque jour. »
« Ils sont très importants en tant que modèles«
Il a ensuite cité les noms des joueurs vedettes qui lui ont laissé une bonne impression. « Il y a les grands noms, mais il y a aussi les superstars discrètes comme Gündogan, Mkhitaryan à Dortmund, Marquinhos et Thiago Silva à Paris. Ou encore Kanté, Mount, Kovacic, Havertz à Chelsea. J’ai aussi beaucoup appris de ces joueurs en tant qu’entraîneur. Ils sont très importants en tant que modèles dans la façon dont ils dirigent l’équipe. »
Aujourd’hui, loin du PSG, Thomas Tuchel reste marqué par Kylian Mbappé qu’il a récemment encensé. En tout cas, les choses ont évolué ces derniers mois chez les Parisiens. Après plusieurs critiques sur la situation catastrophique du vestiaire parisien avec des écarts de comportements incroyables, les dirigeants parisiens ont pris les taureaux par les cornes pour se débarrasser de plusieurs de ces vedettes pointées. Sans Neymar, Verratti et même Messi, il faut dire que Luis Enrique a plus de facilité de nos jours à contrôler son groupe que son prédécesseur allemand.
