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Vivre sans faire l’amour : oui, non, pourquoi, Voici les conséquences ?

Que l’on soit en couple ou seul.e, il arrive qu’Eros prenne des vacances ou bien que l’on choisisse délibérément de l’envoyer paître quelque temps. Est-ce une bonne idée que de vivre sans faire l’amour ? Quels sont les avantages et les inconvénients d’une trêve s3xe ? Quelles limites donner à des vœux de chasteté ? Sébastien Garnero, psychologue et sexologue, nous répond.

Les raisons pour lesquelles on peut (bien) vivre sans s3xe

Le s3xe n’est pas vital physiologiquement

« La s3xualité n’est pas indispensable d’un point de vue physiologique comme d’autres besoins fondamentaux (boire, manger, dormir…) », admet notre spécialiste. D’un point de vue santé, il n’y aucun danger à ne pas avoir de relations s3xuelles.
Nora, 45 ans, a pu le constater par elle-même : « Il m’est arrivé de ne pas avoir de relations s3xuelles pendant plus de deux ans et je n’ai constaté aucun problème particulier, tant physiquement que mentalement. »

Le s3xe complique parfois la vie

C’est parfois plus facile de vivre sans **** qu’avec : « Le s3xe complique la vie, confiait le Dalaï-lama lors d’une interview (source 1). La pression s3xuelle, le désir s3xuel, je pense, procurent une satisfaction de courte durée et souvent, conduisent à davantage de complications. » Le prix Nobel de la paix estime en effet que l’abstinence cause « beaucoup moins de hauts et de bas ». En effet, si la relation s3xuelle ne se passe pas bien, que l’autre nous déçoit ou nous néglige, cela peut alors générer en nous un sentiment de vulnérabilité, de tristesse ou de colère…

Lauriane, trentenaire au franc-parler, en a fait les frais : « Franchement, sur les cinq dernières relations s3xuelles que j’ai eues, cela m’a causé plus de prise de tête que de plaisir. Bien sûr, j’ai pris mon pied sur le moment, adoré être touchée et toucher l’autre, sentir sa peau contre la mienne… Mais quelles difficultés derrière. Que de temps passé à m’interroger sur ses intentions, sur son désir, le mien, etc. Et encore : ça, c’était quand la question se posait ! «

L’occasion de faire le point sur soi

C’est l’occasion de faire le point, comme l’analyse Sébastien Garnero. :

L’abstinence est tout à fait tolérable lors de certaines phases de transitions de vie (rupture sentimentale, célibat, carrefours existentiels, besoin de pause, changements personnels, sevrage addictions s3xuelles…), le plus souvent quand cela est choisi plus que subi.

Et le s3xothérapeute de poursuivre : « Une pause, permet parfois de prendre du recul sur soi, ses envies, de retrouver le chemin de son propre désir. De même, parfois, cela peut amener à sortir de répétitions de schémas amoureux d’échecs, en travaillant sur soi, notamment dans le cadre d’une psychothérapie. »

« Après une certaine période d’errance affective, j’ai ressenti le besoin de faire le point, de redéfinir ce dont j’avais besoin, ce que je ne voulais plus, explique Luc, bel homme de 43 ans. Le fait de ne voir personne, à ce moment-là, m’a permis de mettre mes idées au clair et de ne pas être orienté dans mes choix par mes sentiments pour une personne ou une autre. »

Cela n’empêche pas d’avoir du désir et de prendre du plaisir

« Avoir recours à la masturbation de façon modérée, peut être une activité de compensation et d’exploration autoérotique tout à fait intéressante pour redécouvrir son corps sous un autre angle et développer son univers érotique et fantasmatique. L’abstinence peut paradoxalement être intéressante pour explorer sa sexualité et son affectivité sous un nouveau jour. »

« Cela fait 9 mois que je n’ai pas eu de relation s3xuelle avec quelqu’un, mais j’ai joui il y a moins de deux heures, poursuit Lauriane. Je n’ai aucun problème de libido. Je n’ai juste pas envie de donner de la confiture aux cochons. «

On peut aimer sans faire l’amour

Ce n’est pas parce que l’on n’a pas de relations s3xuelles que l’on n’aime pas. Rien n’empêche d‘avoir des sentiments sans rapports physiques. De nombreux amoureux s’aiment de loin des jours durant, sans qu’il ne se passe rien, et ce, depuis la nuit des temps. Certains couples, aussi, assument très bien, du moins entre eux, l’absence de s3xe :

Ce type de relation « partenaire de vie » peut être bien vécue à condition que les deux partenaires soient en accord sur le point de la s3xualité. La dimension de l’intimité est alors investie sur le versant du courant tendre, affectueux, voire romantique et platonique de l’amour. Ces valeurs peuvent satisfaire certains couples si elles sont partagées, explique notre expert.

Luc a par exemple décidé de s’accorder du temps mais certainement pas de faire une croix sur l’amour : « Il y a quelqu’un qui me plait et à qui je pense beaucoup, mais comme, pour l’instant, on ne peut pas se voir et que la situation est compliquée, je préfère attendre plutôt que de tromper l’ennui avec la première venue. Mes sentiments continuent cependant d’exister, voire ils sont renforcés. »

L’abstinence permet de réapprécier le plaisir du s3xe quand le moment arrive

Chez certains d’entre nous, cela peut réactiver une libido en berne. Une privation ponctuelle va, par un processus de surcompensation, produire une sensibilité plus forte à des stimulations mêmes légères. Ainsi un effleurement, une caresse, un simple baiser raviveront des sensations voluptueuses, et la piste du désir, du plaisir. Cela peut être également l’occasion, de redécouvrir son partenaire, de renouveler ses modalités d’être en couple. Ou bien de briser le scénario de répétition, et trouver l’âme soeur…

« Pour des tas de raisons, cela faisait 6 mois que je n’avais pas eu de relation s3xuelle, raconte Jeanne, 38 ans, célibataire depuis 2 ans. Après ce long carême charnel, une belle occasion s’est présentée et j’ai donc brisé mon jeûne. Sans regret aucun ! C’était génial, ça m’a fait énormément de bien. Tout a plus de saveur ! J’appréciais chaque geste, chaque souffle, je me sentais à ma place et n’avais pas le moindre doute. Et puis mon partenaire a été extra. Doux attentionné, tendre… Mais peut-être n’est-ce pas le fruit du hasard, qui sait ? Je voulais en tout cas que ce soit quelqu’un de bien. »

Dans quels cas se priver de s3xe ?

Il y a donc plein de moments opportuns pour faire une petite jachère charnelle. En voici quelques-uns :

  • Si vous n’avez pas envie d’une one night stand, mais que vous n’avez pas d’amoureux.se en vue : on peut comprendre qu’en attendant une relation qui soit satisfaisante, on préfère se passer de s3xe. Cela vous évitera sans doute quelques déceptions.
  • Si vous savez que vous allez souffrir davantage après avoir consommé votre plaisir : une mauvaise relation a parfois un effet plus néfaste que le bénéfice d’une nuit d’amour.
  • Si vous souhaitez profiter de ce temps pour vous retrouver et faire un bilan personnel.
  • Si vous êtes en couple et d’accord pour vivre d’amour et d’abstinence.
  • Si vous avez une bonne raison d’attendre quelqu’un.

Que faire pour bien vivre ces moments d’abstinence ?

« Il s’agit de prendre positivement cette pause s3xuelle, comme une chance pour retrouver l’essentiel des motivations et désirs qui nous animent. Vivre sans s3xe permet d’investir autrement une partie de son énergie s3xuelle, de sa libido dans des activités créatives. C’est ce qu’on appelle un processus de sublimation, ou de transmutation de l’énergie s3xuelle vers un autre but que l’on peut réinvestir dans d’autres domaines de la vie, des savoirs, et des connaissances. »

Concrètement, on fait comment ? Voir des amis, partager des moments d’affection et de tendresse en famille, faire du sport, aller voir des expos, partager de bons repas… Autant de choses qui réveillent les sens !

Pourquoi il peut être difficile de vivre sans relations s3xuelles

Une abstinence s3xuelle totale n’existe jamais réellement : à la question : « Peut-on vivre sans **** ? », Sébastien Garnero répond de façon assez directe : « Pour moi, la réponse est non. Peu de personnes vivent bien et de façon épanouie sans s3xualité. L’abstinence totale est difficilement vivable à terme. Excepté dans des abstinences monacales qui en réalité ne sont quasiment jamais totales ; des activités masturbatoires ponctuelles coexistent bien souvent . On peut retrouver parfois dans l’asexualité, un désintérêt pour le s3xe, mais la plupart du temps, il y a présence d’activités autoérotiques. »

L’abstinence est rarement bien vécue : que ce soit en couple ou en solo, l’absence de s3xe est souvent assez difficile à vivre. En manque d’hormones du plaisir, l’individu est plus en proie au chagrin, à la colère, voire à la dépression. « Je rêve de rencontrer quelqu’un avec qui ça se passe bien parce que le **** me manque beaucoup, développe celle qui s’est abstenue pendant plus de deux ans :

C’est dur d’être seule, de n’avoir personne à embrasser, à sentir contre soi, personne qui vous attend, etc. Je me sens parfois terriblement triste.

L’absence de relations s3xuelles est souvent le fruit de contraintes sociétales : « C’est bien souvent moins par choix, que par contraintes culturelles, traditions religieuses, ou bien pour des raisons de santé que l’on s’abstient. », souligne notre s3xologue psychologue.

Cela peut créer des déséquilibres personnels… : « Tenter de vouloir maîtriser la pulsion s3xuelle autrement qu’en la satisfaisant naturellement et sainement est bien souvent vain, prévient Sébastien Garnero. Et au travers de la s3xualité, c’est aussi de la pulsion de vie dont on se coupe, ce qui ne va pas sans créer d’autres déséquilibres fonctionnels et psychosomatiques parfois. »

Elle peut engendrer des problèmes de couple importants : si l’abstinence n’est pas choisie par les deux partenaires, des problèmes se poseront alors. En effet, si la situation ne convient pas à un membre du couple, il faut se faire aider pour ne pas s’enliser dans ce schéma dont il est dur de sortir seuls.

Avec ma copine, nous ne faisons plus l’amour depuis des mois. Or, j’ai des besoins s3xuels. Je ne m’y retrouve plus. Cela me rend triste et me donne envie d’aller voir ailleurs, témoigne Pierre, en couple depuis plus de 10 ans.

L’abstinence peut engendrer une compensation autoérotique forte : « On peut observer que, lorsque la frustration s3xuelle est trop importante, cela induira des phénomène de compensation par le biais d’une s3xualité auto-érotique accrue, voire d’une addiction à la pornographie ou cybers3xualité, d’infidélité psychique et/ou s3xuelle. Sachant qu’en règle générale, ce type de frustration sera bien souvent plus difficile à gérer physiquement pour les hommes ; mais elle est également présente pour les femmes qui pourront le ressentir de manière plus complexe par le fait « ne plus se sentir tout à fait femme » ou désirable, comme si elles se sentaient asexuées. »

3 bonnes raisons de ne pas vous priver de s3xe à long terme

  • La s3xualité fait partie de la qualité de vie et les rapports s3xuels sont des facteurs positifs pour la santé physique et mentale, affirme notre spécialiste. C’est un des meilleurs médicaments naturels par ses vertus à tous les niveaux (physique, psychique, affectif, s3xuel…), et sans effets secondaires.
  • La s3xualité limite ou régule les autres facteurs de comorbidité (alcool, tabac, obésité, hypertension…), poursuit Sébastien Garnero.
  • L’intérêt pour la s3xualité, et notamment dans la recherche de partenaire, permet de sortir de la solitude et développer des interactions sociales, des liens affectifs.

En bref : vivre sans **** est possible et parfois même salutaire si on le choisit, si on trouve des compensations, si cela ne dure pas trop longtemps… Rares sont les personnes qui recherchent vraiment à vivre sans **** à long terme

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