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Ventes d’armes à l’Égypte : l’ex-militaire mis en examen après la garde à vue d’une journaliste française


La justice semble le considérer comme l’une des sources de la journaliste Ariane Lavrilleux. Un ancien militaire a été mis en examen ce jeudi à Paris dans l’enquête sur les sources d’un article de presse évoquant un programme de renseignement français en Égypte, a indiqué le parquet de Paris.

L’homme est soupçonné de détournement et divulgation du secret de défense nationale par son dépositaire, deux infractions passibles de sept ans d’emprisonnement et un million d’euros d’amende. Il a été placé sous contrôle judiciaire, a précisé le ministère public. Contactée, son avocate, Me Margaux Van Der Have, n’a pas souhaité commenter.

L’article en question a été publié par le média Disclose fin 2021 et est notamment signé par la journaliste Ariane Lavrilleux, qui a fait l’objet de près de 40 heures de garde à vue dans ce dossier avant d’être relâchée mercredi soir sans poursuite à ce stade. Cette garde à vue a suscité une large condamnation au sein du monde journalistique, qui y a vu une atteinte à la protection des sources. Un « nouveau cap » a été franchi contre la liberté d’informer, a critiqué la journaliste jeudi après-midi lors d’une conférence de presse à Paris, dénonçant un « détournement des services de la justice ».

Plaintes du ministère des Armées

Le parquet de Paris a rappelé avoir été destinataire de deux plaintes déposées par le ministère des Armées en janvier 2021 et novembre 2021. Ces plaintes contre X faisaient « suite à la parution d’articles dans le média Disclose, comportant des documents et photographies supportant la mention Confidentiel Défense ainsi que des éléments susceptibles de permettre l’identification d’agents du renseignement », a précisé le ministère public.

Disclose avait affirmé dans un article publié en novembre 2021 que la mission de renseignement française « Sirli », entamée en février 2016 au profit de l’Égypte au nom de la lutte antiterroriste, avait été détournée par l’État égyptien qui se servait des informations collectées pour effectuer des frappes aériennes sur des véhicules de contrebandiers présumés, à la frontière égypto-libyenne.

Le parquet de Paris a précisé qu’après l’ouverture d’une enquête préliminaire fin 2021, « les investigations s’orientaient vers la mise en cause d’un membre du ministère des Armées ». Une information judiciaire a ensuite été ouverte le 21 juillet 2022, visant plusieurs infractions parmi lesquelles détournement et divulgation de secret de défense nationale par son dépositaire, mais aussi appropriation ou divulgation d’un secret de défense nationale ou révélation d’information sur un agent de renseignement. Le parquet de Paris a précisé que « le contenu des investigations demeure couvert par le secret de l’instruction ».



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