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Ventes d’armes à l’Égypte : la journaliste Ariane Lavrilleux présentée à un juge des libertés et de la détention


Après 39 heures en garde à vue, Ariane Lavrilleux était sortie libre mercredi, sans poursuites à ce stade. Mais la journaliste indépendante, qui a dévoilé sur le site d’investigation Disclose un possible détournement par l’Égypte d’une opération de renseignement française, n’en a pas fini avec la justice. Elle est convoquée ce lundi matin devant un juge des libertés et de la détention au tribunal de grande instance de Paris, selon les informations de Franceinfo.

La semaine dernière, lors de la perquisition de son domicile à Marseille, des documents ont été saisis. Le juge devra décider si ces derniers peuvent être versés à la procédure engagée contre la journaliste, explique Franceinfo. Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Paris en juillet 2022 pour compromission du secret de la Défense nationale.

Dans cette affaire, un ancien militaire, que la justice semble considérer comme l’une des sources d’articles publiés par Disclose et notamment signés par Ariane Lavrilleux, a été mis en examen pour détournement et divulgation du secret de défense nationale par son dépositaire et placé sous contrôle judiciaire. Deux infractions passibles de sept ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende.

Indignation de la profession

Deux plaintes contre X ont été déposées par le ministère des Armées en janvier et novembre 2021, faisant « suite à la parution d’articles dans le média Disclose, comportant des documents et photographies supportant la mention Confidentiel Défense ainsi que des éléments susceptibles de permettre l’identification d’agents du renseignement », a précisé le ministère public.

Les enquêteurs reprochent à la journaliste d’avoir publié un article en novembre 2021 qui affirmait que la mission de renseignement française « Sirli », entamée en février 2016 au profit de l’Égypte au nom de la lutte antiterroriste, avait servi à l’État égyptien pour effectuer des frappes aériennes sur des véhicules de contrebandiers présumés, causant de nombreuses victimes parmi les civils. Outre celui sur cette opération, Disclose a précisé mercredi que les articles portant sur la vente de Rafale à l’Égypte, d’obus à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis ainsi que la livraison d’armes à la Russie, étaient également dans le viseur des enquêteurs.

Le placement en garde à vue d’Ariane Lavrilleux a suscité l’indignation de la profession. Des rassemblements pour la soutenir ont été organisés un peu partout en France. Lors d’une conférence de presse jeudi après-midi au siège de Reporters sans frontières (RSF) à Paris, Ariane Lavrilleux s’est indignée qu’un « nouveau cap » ait été franchi contre la liberté d’informer, dénonçant un « détournement des services de la justice ». « Si on ne protège pas les sources, c’est la fin du journalisme », a-t-elle insisté.



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