Une corvette russe a été sérieusement endommagée par des missiles SCALP peu avant son admission au service
La semaine passée, le commandant en chef ukrainien, le général Valeri Zaloujny, n’a pas échappé aux critiques après avoir donné les raisons de l’échec de la contre-offensive lancée en juin pour tenter de reprendre le terrain occupé par les forces russes et estimé que la guerre allait vers une impasse.
Pour autant, si la situation sur la ligne de front est figée pour le moment, les forces ukrainiennes tentent toujours de porter le fer sur les arrières des forces russes, notamment en Crimée. Et pour cela, elles disposent de missiles tactiques SCALP, Storm Shadow et ATACMS, livrés respectivement par la France, le Royaume-Uni et les États-Unis.
Ainsi, deux jours après la publication des propos du général Zaloujny par l’hebdomadaire britannique « The Economist », la force aérienne ukrainenne a de nouveau lancé un raid contre un chantier naval russe installé en Crimée. Et comme celui mené le 13 septembre dernier à Sébastopol, au moins un navire destiné à la marine russe a été endommagé.
« Je voudrais remercier les pilotes de l’aviation tactique pour les frappes réussies avec des missiles de croisière sur l’infrastructure du chantier naval ‘Zaliv’ à Kertch, où était stationné l’un des navires les plus modernes de la marine russe, porteur des missiles de croisière Kalibr », a en effet déclaré le général Mykola Oleshchuk, le chef d’état-major de la force aérienne ukrainienne, le 4 novembre. Cependant, à ce moment-là, aucune précision sur le bateau touché n’était encore disponible.
De son côté, le ministère russe de la Défense a mis près de vingt-quatre heures pour confirmer la frappe ukrainienne contre le chantier naval « Zaliv ». Selon lui, sur les 15 missiles de croisière utilisés, 13 auraient été abattus… Mais les deux engins ayant réussi à franchir les défenses russes ont fait mouche puisqu’il a admis qu’un navire avait été « endommagé ».
How was your weekend? 😉 pic.twitter.com/oq1VnV5pHY
— Ukrainian Air Force (@KpsZSU) November 6, 2023
Peu après, l’état-major ukrainien a laissé entendre que des missiles SCALP EG de facture française, probablement mis en oeuvre par des bombardiers tactiques Su-24 « Fencer », avaient été utilisés pour cette frappe. Puis, des images prises par satellite ont suggéré qu’une corvette avaient été endommagée lors de ce raid.
Publishing new @planet satellite images for November 5. They show the damaged Askold ship at the berth of the #Zaliv shipyard in occupied #Kerch @cxemu pic.twitter.com/2mStvBQt4F
— Kyrylo Ovsianyi (@KOvsianyi) November 5, 2023
Ce que le renseignement militaire britannique a confirmé, ce 7 novembre. Celui-ci a en effet précisé que la corvette « Askold » [classe Karakourt] « a très probablement été endommagée alors qu’elle était à quai au chantier naval Zaliv à Kertch, en Crimée occupée », a-t-il indiqué, lors de son point quotidien sur la situation en Ukraine.
Une vidéo montrant l’impact du missile contre la corvette a d’ailleurs été diffusée via les réseaux sociaux. De même qu’une photographie des dégâts qu’elle a subis.
Source unknown pic.twitter.com/38nHyAo5U1
— Kyrylo Ovsianyi (@KOvsianyi) November 6, 2023
Mise à l’eau en septembre 2021, ayant la capacité de tirer des missiles Kalibr NK et Oniks [anti-navire], la corvette « Askold » a la particularité de n’avoir pas encore été admise au service actif par la marine russe… [elle aurait dû l’être en décembre, ndlr].
Quoi qu’il en soit, bien que ne disposant plus de capacités navales significatives depuis l’annexion de la Crimée, l’Ukraine a cependant réussi à porter des coups sévères à la flotte russe de la mer Noire, en utilisant différents types de missile [dont des Neptune de conception locale] ainsi que des drones navals.
Depuis le début de la guerre, plusieurs navires russes ont été coulés [comme le croiseur Moskva] ou sérieusement endommagés, la corvette « Askold » ayant notamment rejoint le navire de débarquement Minsk et le sous-marin Rostov-sur-le-Don [classe Kilo].
