Une amende pour les Français qui ne trient pas leurs biodéchets en 2024
Il y a du changement dans les poubelles des Français. Ces derniers vont devoir s’habituer à ce nouveau geste qui doit permettre de recycler une part non négligeable de leurs ordures ménagères. Depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, les particuliers comme les collectivités et les professionnels sont tenus de trier leurs biodéchets. Et les réfractaires ont intérêt à se préparer à mettre la main au portefeuille, car une amende a été prévue en cas de manquement.
Il s’agit en fait d’une disposition pour se conformer à la législation européenne sur la gestion des déchets. Celle-ci se base sur une directive qui date de 2008 modifiée en 2018 et qui prend place dans un ensemble de mesures sur l’économie circulaire. En France, c’est la loi AGEC (anti-gaspillage pour une économie circulaire) qui a été votée en 2020 qui a posé les bases de nombreux changements. C’est le cas par exemple de la réduction des plastiques à usage unique.
Une amende attend ceux qui ne trient pas leurs biodéchets
Ainsi, depuis 1ᵉʳ janvier, c’est désormais le tri des biodéchets qui est devenu obligatoire. Et qui dit obligation, dit sanction. Le législateur a donc décidé que ceux qui ne se conforment pas à cette disposition seront passibles d’une amende de 35 euros. Le montant est dissuasif, mais la volonté est tout autre. Les pouvoirs publics entendent davantage sensibiliser sur ce geste qui permettrait de valoriser cette partie importante des déchets ménagers.
Selon l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), ce sont pas moins de 38 % des ordures ménagères résiduelles qui « pourraient faire l’objet d’une valorisation ». Il s’agit en partie des déchets dits « verts » autrement dit les restes de végétaux issus des tontes de pelouses et des tailles des arbres et arbustes. Le reste est constitué des déchets alimentaires : épluchures de fruits et légumes, restes de repas et produits périmés non consommés.
crédit photo : Shutterstock Des déchets ménagers
La méthanisation des biodéchets permet de créer du gaz
Au total, ce sont environ 5,5 millions de tonnes qui sont aujourd’hui incinérées ou enfouies et qui pourraient être valorisées. Le recyclage permet ainsi de fabriquer du compost qui est utilisé pour enrichir les sols. Mais ce n’est pas tout, car grâce à la méthanisation, il est aussi possible de créer du biogaz qui peut être consommé localement ou réinjecter dans le réseau. Une manne potentielle à l’heure où les prix de l’énergie flambent.
Côté pratique, il existe plusieurs solutions pour la collecte. Le choix dépend de la collectivité qui assure le ramassage des déchets. Elle peut opter pour une gestion de proximité. Dans ce cas, ce sont les particuliers qui rassembleront leurs déchets dans des composteurs individuels ou collectifs. À Paris par exemple, la municipalité a décidé d’installer pas moins de 900 composteurs dans toute la ville.
Tous les Français ne seront pas équipés pour trier leurs biodéchets en 2024
Une autre solution peut être la collecte séparée des biodéchets. Soit les seaux sont ramassés individuellement, soit les particuliers sont tenus de déposer leurs déchets dans un espace de collecte. C’est ainsi que des bacs ont été placés près des marchés pour récupérer les invendus qui ne pourraient plus être consommés ou les déchets verts.
crédit photo : Shutterstock Des poubelles pour le tri des déchets
Mais si l’enjeu est grand, encore faut-il se donner les moyens de ses ambitions. Et de côté-là, il semble que tout ne soit pas encore prêt. Ainsi « moins d’un Français sur trois aura effectivement accès à une solution de tri à la source dans sa collectivité », selon l’ONG Zero Waste Europe. Le ministère de la Transition écologique se veut un peu plus optimiste tout en reconnaissant que l’implantation prendra du temps. Pour 2024, seul 40 % de la population disposera d’une solution soit tout de même 27 millions de Français.
