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Un nouveau scandale accable Biya, la presse en parle déjà

Alors que le pays dispose d’un impressionnant potentiel hydroélectrique et que l’État, après avoir procédé aux ajustements législatifs et réglementaires nécessaires, a consenti de très lourds investissements, l’offre d’énergie électrique demeure insuffisante et la qualité de service peu satisfaisante.

Selon les chiffres de la Banque mondiale (2021), 65,4 % des Camerounais ont accès à l’électricité. À l’échelle du continent africain, le Cameroun se classe derrière des pays comme l’Égypte, le Maroc, l’Algérie, l’Afrique du Sud, le Cap Vert, la Côte d’Ivoire, l’Eswatini, le Gabon, le Ghana, la Guinée Équatoriale, le Kenya, la Lybie, l’Ile Maurice, le Sénégal et la Tunisie qui atteignent, pour certains, le taux de 100 %.

En plus, l’on observe une inégale couverture du réseau électrique entre les villes et les villages. Si on tient compte de son potentiel, il y a lieu de dire que le Cameroun qui jouit d’une hydrologie enviable peut faire beaucoup mieux. De nombreux ménages de l’intérieur du pays se sont résignés à installer des panneaux solaires pour leur approvisionnement en électricité, d’autres sont réduits à la lampe tempête, pendant que les entreprises et organisations recourent aux groupes électrogènes dont l’entretien est extrêmement coûteux.

Un impressionnant dispositif institutionnel

Suite à l’adoption d’une loi en décembre 2011 qui a permis de libéraliser le secteur, l’État du Cameroun dispose d’une importante technostructure qui encadre le secteur de l’électricité. En plus du ministère de l’Eau et de l’Énergie qui en assure la tutelle, il existe un organe chargé de la régulation, l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (ARSEL), une société de patrimoine, Electricity Development Corporation (EDC), une Agence d’électrification rurale (AER), une Société de transport d’électricité (SONATREL).

En ce qui concerne les infrastructures, le Cameroun a lourdement investi dans l’aménagement des barrages étant entendu que la production de l’électricité est très onéreuse. Après Edéa (276 MW) qui a été mis en service en 1955, des barrages hydroélectriques ont été construits en 1976 à Songloulou (354 MW), et Lagdo en 1982 (72 MW). Un coup d’accélérateur a été donné au secteur à partir de 2010, avec la construction du barrage de retenu de Lom Pangar, les aménagements hydroélectriques de Memve’ele (200 MW), Mekin (75 MW) et Nachtigal dont le chantier est en cours.

D’autres projets hydroélectriques attendent d’être développés à Bini à Warak, Chollet (à la frontière avec le Congo), Grand Eweng, Kikot, etc. Parallèlement à la construction des barrages, l’on a recouru à la production de l’électricité à partir du gaz naturel avec la Kribi Power Development Corporation (216 MW) et Gaz du Cameroun (50 MW), mais aussi avec du fioul lourd, par la Dibamba Power Development Corporation (96 MW). Des investissements sont aussi réalisés en matière d’énergie solaire.

Au total, en recourant au mix-énergétique, la capacité installée du Cameroun est estimée à environ 1400 MW. Cependant, à cause de diverses raisons dont, notamment, la vétusté de certains équipements, l’offre réelle est de 1047 MW pour des besoins qui se situent, selon une étude de la Banque mondiale, à 2500 MW. Le déficit devrait diminuer avec l’injection dans le réseau des 420 MW qui seront produits par Nachtigal d’ici à 2024.

Il y a encore du chemin

Pour autant, il ne faut pas croire que tous les problèmes seront résolus. Le Cameroun a besoin de produire 3000 MW d’électricité pour atteindre un taux de croissance de son PIB de 9,5 % dans la perspective de l’atteinte de son émergence à l’horizon 2035. La croissance de la demande du secteur électrique du pays pour la période 2016-2026 ayant été évaluée par les experts en moyenne à 7,5 % par an, le système a besoin d’environ 120 MW par an pour satisfaire une telle demande. Les investissements pour y arriver sont estimés quant à eux à la somme colossale de 3700milliards en production, transport et distribution.

Suite à la libéralisation de ce secteur, l’État a concédé la distribution de l’électricité à un opérateur privé. Ce fut d’abord AES-Sonel, puis ENEO (filiale du britannique Actis). La prestation du concessionnaire est cependant loin de donner entière satisfaction ; les rapports avec l’État ne sont pas au beau fixe au point où on parle déjà de rompre le contrat de concession.

Un retour à la case-départ qui pourrait être compris comme un aveu d’échec. Comme le suggère l’expert-consultant Albert BIKÉLÉ, en plus de l’effort financier et d’une meilleure programmation de la construction d’ouvrages de production d’électricité, il faut développer de manière agressive la production décentralisée d’électricité à partir des solaires qui ont été construites dans certains villages, et en confier l’exploitation à des entités privées dans des concessions.

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