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Un drone Reaper américain a fait un atterrissage d’urgence en Pologne après une perte de contrôle


Depuis 2018, un détachement du 52e groupe d’opérations [52nd Operations Group] de l’US Air Force met en oeuvre des drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper depuis la base aérienne de Miroslawiec [Pologne] pour des missions ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] aux abords de l’enclave russe de Kaliningrad et de la Biélorussie.

En règle générale, contrairement à l’approche française en la matière, les drones MALE de l’USAF sont télépilotés depuis les États-Unis. Mais ce n’est pas le cas pour les Reaper basés en Pologne.

Les appareils « télépilotés ici [à Miroslawiec] sont désormais exploités à la fois par des techniciens privés et du personnel militaire américains. Cela permet plus de flexibilité et d’élargir le panel des missions que nous pouvons accomplir », avait expliqué un officier de l’Air National Guard.

En outre, en septembre, l’USAF a testé avec succès le concept SLR-P [Satellite Launch and Recovery Package], lequel vise à faciliter les opérations de ces drones en Pologne [et, plus largement, en Europe] avec un minimum de personnel, en réunissant dans un conteneur tout le nécessaire pour faire décoller et récupérer les Reaper, dont une station au sol portable miniaturisée.

Appelée PACS et combinée avec le système ATLC [Automatic Takeoff and Landing Capability], celle-ci permet « d’effectuer toutes les opérations avant et après le vol », avance General Atomics, le constructeur du Reaper.

Pour rappel, un Reaper ne peut être contrôlé que jusqu’à 200 km maximum de son site de guidage ou par liaison satellite.

Or, le 18 mars, aux environs de 23 heures, un MQ-9 Reaper américain a dû se poser en urgence près de Miroslawiec, après avoir perdu le contact avec sa station au sol au cours d’un « vol d’entraînement ».

« L’atterrissage a eu lieu conformément aux procédures dans une zone sûre et inhabitée. Les lieux sont sécurisés et une enquête est menée par le Service militaire de l’ordre public », a précisé l’état-major polonais.

Le drone « menait une mission d’entraînement de routine lorsqu’il a perdu la connexion avec la station de contrôle, ce qui a affecté la capacité à l’exploiter », a confirmé le Pentagone, sans livrer plus de détails, si ce n’est qu’une enquête a été ouverte pour faire la lumière sur cet incident.

Ce dernier peut avoir été causé soit par une défaillance technique [ce qui ne serait pas inédit pour le Reaper], soit par le brouillage électronique de la liaison. La seconde hypothèse est d’autant plus crédible que les interférences, notamment GPS, sont actuellement importantes dans la région.

En effet, à Kaliningrad, outre le système de guerre électronique « Krasukha-S4 », les forces russes expérimentent, depuis peu, le nouveau dispositif « Tobol », lequel est en mesure de brouiller les liaisons par satellite et les signaux GPS. D’ailleurs, au moment de l’incident concernant le Reaper américain, les interférences GPS étaient à un niveau élevé dans le nord de la Pologne, à en croire le site spécialisé GPSJAM.

En théorie, un Reaper est insensible aux interférence GPS étant donné qu’il dispose aussi d’un système de navigation inertielle. En outre, ce n’est pas la première fois qu’un drone de reconnaissance est perdu par les forces américaines en Pologne dans des circonstances similaires. Cela a en effet été le cas le 20 juillet 2023, un appareil – de type non précisé – exploité par l’US Army s’étant écrasé en Basse-Silésie après avoir perdu le contact avec sa station au sol.





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