Un boycott pour des salaires oubliés
Les joueurs du Racing Club de Bafoussam, unis par le traumatisme d’une situation financière précaire, ont décidé de lever le voile sur leur calvaire.
Réunis autour d’une table, leurs regards fatigués exprimaient leur colère et leur frustration. Ils n’avaient plus le choix, ils devaient parler. « Nous sommes des joueurs du Racing Club de Bafoussam, engagés corps et âme dans cette équipe depuis des mois. Pourtant, jusqu’à ce jour, nos salaires sont restés lettre morte. Les montants de nos primes de match, durement gagnées sur le terrain, n’ont pas encore été versés. Et pire encore, les primes de signature qui étaient censées nous être délivrées le 12, se sont volatilisées dans les méandres de cette opacité financière qui nous épuise. »
Leur voix tremblait légèrement, mais la détermination et la dignité qui se dégageaient de leurs paroles étaient inébranlables. « Nous avons pris une décision collective, qui nous paraît à présent inévitable : nous boycotterons toute activité liée au club tant que nos droits ne seront pas respectés. Ce n’est pas tant pour nous, mais pour l’ensemble des footballeurs camerounais que nous nous levons, car trop souvent, nos présidents de clubs se comportent en véritables prédateurs. Trop de contrats sont transgressés, trop de promesses sont brisées, laissant derrière eux des joueurs désabusés, sans ressources et sans perspective d’avenir. »
Leur voix s’élevait, portée par une once d’espoir et de ralliement. Ils se souvenaient des paroles prononcées par Samuel Eto’o, lors de son arrivée à la Fédération Camerounaise de Football en décembre 2021. Il avait promis une nouvelle ère pour le football camerounais, un renouveau tant espéré, où les joueurs seraient traités dignement. « Samuel Eto’o, dès son arrivée, a promis de redonner toute sa grandeur au football camerounais en améliorant les conditions de vie des footballeurs. Or, à ce jour, sa politique semble peiner à être implémentée et des présidents de clubs véreux continuent d’abuser de notre confiance et de notre dévouement. Nous sommes des professionnels, nous méritons d’être traités avec le respect et la considération que nous méritons. »
