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«Tous les gens m’en parlent»


ÉLIMINATOIRES EURO-2024 Quasiment champion de Belgique il y a deux semaines, Anthony Moris n’arrive pas à digérer.

Nous sommes onze jours après Union – Bruges, qui vous a vu être à dix minutes du titre avant de tout perdre. Avez-vous eu assez de temps pour vous en remettre?

Anthony Moris : Il faudra du temps avant que ça ne passe. Il faudra rejouer. Regagner des matches, que ce soit en club ou en sélection. Mais je suis content d’être là pour avoir une chance de le faire avec les Roud Léiwen.

Faut-il comprendre que c’est encore très douloureux?

Surtout que depuis, tous les jours, il y a quelqu’un pour venir m’en reparler.

Comme nous maintenant, en bref?

Oui. Mais c’est un peu normal. Même en arrivant à Lipperscheid, tous les gens que je croise m’en parlent. En fait, ils ne me parlent que de ça, du fait que notre chance était encore plus grande cette année qu’elle ne l’était l’année dernière. On était trois, il y aurait forcément deux déçus, mais j’aime à relativiser en me disant que c’est sans doute pire pour Genk, qui était champion jusqu’à la 93e minute. De notre côté, tout le monde pensait que ça allait passer contre une équipe démobilisée et on a joué la fin de match avec suffisance.

Tout le monde pensait pourtant que vous aviez réalisé l’arrêt du titre, une semaine plus tôt, contre Antwerp (2-2), à la 97e minute, d’une parade en lucarne.

C’était un tournant très important mais après ça, tout le monde nous y a vus trop facilement. Alors qu’il s’agissait quand même d’une équipe huitième de finaliste en C1 et dotée d’un bien plus gros budget que le nôtre.

Je préfère gagner le jeudi à Braga qu’en prendre cinq le mardi à Manchester

Que s’est-il passé pour vous, dans les jours qui ont suivi?

J’ai connu assez de choses dans ma carrière pour passer au-dessus de la perte de deux titres consécutivement. Mais j’ai coupé mon téléphone pendant quatre jours, je n’ai plus répondu à personne. Et ma nouvelle saison va commencer dès maintenant, avec le Luxembourg. Et en club, je veux qu’on puisse repousser encore un peu plus nos limites, parce que ce titre, il aurait dû nous revenir au moins une des deux fois. Ces deux dernières saisons, on n’avait aucune attente de notre côté, mais l’Union est assez intelligente, avec sa philosophie et sa méthode, pour que nous restions performants. Mon seul regret, c’est de ne pas avoir déjà gagné au moins un trophée cette saison. On doit se poser des questions.

Et le corollaire de tout ça, c’est que vous ne disputerez même pas la Ligue des champions.

En tant que joueur, bien sûr, c’est une déception. Mais je n’ai pas peur de le dire : la place des clubs belges, désormais, est en Europa Ligue et pas en Ligue des champions. Comme le prouve le parcours des Glasgow Rangers, qui nous a éliminés (NDLR : après l’élimination 2-3, au 3e tour de qualification, les Écossais ont fini derniers du groupe A avec six défaites, 2 buts inscrits et 22 buts pris dans le groupe de Naples, Liverpool et l’Ajax). Personnellement, je préfère aller gagner à Braga le jeudi que d’aller en prendre cinq à City le mardi. Des équipes du top, j’en rencontre déjà avec le Luxembourg.

Sincèrement, vous n’auriez pas préféré partir en vacances?

Non! À 33 ans, une semaine de congés, c’est déjà bien. Comme ça, je reste dans le bain. Je n’ai pas besoin de trois semaines! Et de toute façon, j’aurais eu droit aux mêmes vacances si on avait été champions. Luc Holtz est assez ouvert pour comprendre ce que cela représente de disputer 61 matches sur une saison.

Justement, oui : vous êtes le troisième joueur au monde à avoir disputé le plus de matches cette saison.

C’est pour cela que j’avais besoin de ce break. Parce qu’on ne fait pas 61 matches sans réaliser énormément de sacrifices. J’ai dû mettre ma vie entre parenthèses pour ça. J’ai joué quarante matches de championnat! Je n’ai raté qu’une rencontre, en Coupe, parce que c’était face à une D4. Ma carrière n’a vraiment décollé qu’à 28 ans, alors je ne vais pas me plaindre de ce rythme, même s’il est très exigeant aux niveaux mental et physique.

Théoriquement, vous devriez pouvoir décompresser légèrement contre le Liechtenstein.

Si je n’ai rien à faire demain, c’est que le plan de jeu aura parfaitement fonctionné. Moi, je suis comme un arbitre : moins on me voit, mieux c’est. J’ai déjà eu affaire à ce genre de matches. Il n’y aura peut-être qu’un seul arrêt à faire, mais il faudra le faire.



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