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Tiko : Les entreprises prises au piège entre l’administration et les séparatistes


Les entreprises de Tiko se retrouvent prises au piège dans un réseau de formalités bureaucratiques alors que les politiques de l’administration locale et les impositions séparatistes font des ravages sur leurs activités économiques. Les habitants dressent un tableau sombre, décrivant leur situation comme une descente dans le chaos économique, chaque petit détail semblant tourné contre les commerçants locaux.

Une question particulièrement controversée concerne l’ouverture obligatoire des magasins le lundi, jour où la plupart des bureaux administratifs, des tribunaux et des grandes institutions restent fermés. Ceci malgré le fait que la population adhère à une routine forcée de rester à la maison le lundi, ce qui entraîne un quasi-arrêt des activités régulières.

Ce qui ajoute une couche de complexité à cette situation est l’origine de la tradition du lundi assis à la maison. Initiée en 2016 par le Consortium de la société civile anglophone du Cameroun comme forme de protestation contre une perception de marginalisation, cette pratique a ensuite été usurpée par le mouvement séparatiste ambazonien. Alors que l’intention initiale était de sensibiliser et de défendre les droits des anglophones, la conséquence involontaire a été les difficultés économiques infligées aux entreprises locales, notamment la fermeture obligatoire des magasins.

Un commerçant frustré a déploré : « Le lundi, toute la ville est pratiquement fermée. Les bureaux sont fermés, les tribunaux ne siègent pas et même les marchés sont déserts. Pourtant, nous, les commerçants locaux, sommes obligés d’ouvrir nos magasins. Il ne s’agit pas seulement d’ouvrir ; la grande question est : vendre à qui ? Les gens ne circulent pas librement le lundi et nos entreprises en souffrent.»

Cette politique d’ouverture obligatoire le lundi a laissé beaucoup de gens perplexes, s’interrogeant sur la justification d’une telle mesure. Le fardeau économique qui pèse sur les propriétaires de petites entreprises de Tiko est palpable alors qu’ils sont aux prises avec le défi de fonctionner dans un quasi-isolement alors que le reste de la ville est à l’arrêt.

Ce sentiment se retrouve dans divers secteurs, les plaintes s’étendant à l’environnement économique plus large des régions anglophones du Cameroun. La frustration est résumée dans l’affirmation brutale selon laquelle « le Cameroun est l’enfer », traduisant le sentiment de désillusion qui prévaut au sein de la population locale.

Les tentatives visant à obtenir des éclaircissements auprès de l’administration municipale de Tiko ont été accueillies par le silence, laissant les propriétaires d’entreprises se débrouiller seuls dans le labyrinthe déroutant de réglementations. La confluence de politiques contradictoires, enracinées dans un mouvement sociopolitique historique, exacerbe la frustration ressentie par les entrepreneurs locaux qui luttent pour maintenir leurs entreprises à flot au milieu des tensions séparatistes persistantes.

Alors que Tiko est aux prises avec ce dilemme économique, les implications plus larges pour le monde des affaires de la région restent incertaines. Le conflit entre les directives administratives, l’héritage des protestations historiques et le pragmatisme économique peint un paysage difficile pour les propriétaires de petites entreprises de Tiko, qui doivent affronter la tempête de politiques contradictoires dans leur quête de stabilité économique.





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