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Tensions financières entre Eneo et l’État camerounais : des créances impayées et des délestages en perspective


À la fin du mois de septembre 2023, Eneo, le distributeur exclusif d’électricité au Cameroun, est confronté à un montant de créances impayées s’élevant à 234,5 milliards de FCFA. Ces sommes dues par le secteur public, malgré des paiements de 43,1 milliards de FCFA reçus de l’État depuis le début de l’année, sont réparties entre l’État central (131,7 milliards de FCFA), les entreprises publiques (55 milliards de FCFA) et d’autres entités publiques (47,8 milliards de FCFA).

Cette dette a été contestée par l’État du Cameroun après la réception d’une lettre du 14 avril émanant d’Actis, l’actionnaire majoritaire d’Eneo, évaluant la dette à 186 milliards de FCFA. Depuis, des discussions sont en cours pour régler cette dette, mais le travail n’a toujours pas été achevé, comme indiqué dans le communiqué du conseil d’administration tenu le 7 décembre 2023 à Yaoundé.

Les principaux points de discorde incluent la compensation tarifaire et la facturation de l’éclairage public, sujets de longues négociations entre Eneo et l’État. La compensation tarifaire, qui représente la différence entre le coût réel de l’électricité et ce que paie effectivement le consommateur, dépend des investissements réalisés par Eneo. Cependant, ces évaluations sont en désaccord avec le gouvernement. De même, la facturation de l’éclairage public est basée sur le nombre de lampadaires en fonction, un point de désaccord entre les municipalités et Eneo, nécessitant souvent des contre-expertises.

Cette situation compromet les paiements urgents du secteur et a suscité des délestages à plusieurs reprises, affectant la population pendant cette période festive. Globeleq, producteur indépendant d’électricité, a même suspendu ses centrales, entraînant des rotations de délestages dépassant six heures. La monétisation d’une partie de la dette de l’État vis-à-vis d’Eneo est proposée pour régler ces impayés, mais les désaccords persistent sur le financement de cette opération.

Cette tension risque de s’aggraver, notamment avec la saison sèche, impactant la production d’électricité, comme constaté avec la centrale hydroélectrique de Memve’ele. Cette situation laisse craindre une poursuite des délestages, accentuant les difficultés liées à la fourniture d’électricité pendant cette période sensible de fin d’année.





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