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Sur les murs de Paris, le visage des otages enlevés par le Hamas


Comme à New York, Lisbonne ou Buenos Aires, les visages des otages enlevés par le Hamas en Israël apparaissent sur les murs de Paris, une façon éphémère de « sensibiliser le grand public ».

Quinze jours après l’attaque sanglante perpétrée par le mouvement islamiste palestinien, rendez-vous est donné dimanche à 22 h dans un local de l’ouest de la capitale. « Ça reste important d’alerter l’opinion publique, c’est un cri d’alarme », plaide Léa Hanoune, trésorière de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) qui coordonne l’action: une centaine de participants, 30 voitures, 4 000 affiches, un service de sécurité conséquent et organisé.

Après les abords de l’université parisienne de Tolbiac la semaine précédente, où « on trouvait important de porter notre cri parce qu’il y avait eu des messages antisémites », la cible du jour se trouve dans les XVIe et XVIIe arrondissements, dans la partie ouest de la capitale.

« L’objectif, c’est de sensibiliser le grand public, de donner un visage aux otages, de les faire vivre. Ce n’est pas de dire qu’il s’agit d’Israël contre la Palestine, mais qu’il y a des otages, et que ça pourrait être votre père, votre mère, votre fille », abonde Sophie Kijner, 31 ans, membre du « collectif du 7 octobre ».

Créé en réaction aux attaques sans précédent depuis la fondation de l’État d’Israël en 1948, ce groupe se dit « apolitique et fervent défenseur des valeurs républicaines et de la liberté ».

Autour d’eux, eau et colle se mélangent dans des seaux de 15 litres. Aux étudiants se joignent d’autres militants, des gens de tout âge, des jeunes actifs animés par « le sentiment du devoir » et un ancien des Éclaireurs israélites de France, 2.500 affiches sous le bras.

Sur chacune, ces inscriptions en fond rouge : « Kidnappé » et « Participez, ils doivent revenir vivants ». Sur chacune aussi, un nom, un prénom, une nationalité.

Des sourires juvéniles, des cheveux grisonnants, un garçonnet posant avec un chien, tous enlevés chez eux ou en pleine rave-party lorsque des centaines de combattants du Hamas ont infiltré Israël à bord de véhicules, par la mer et les airs, sous un déluge de roquettes.

Ils sont israéliens, américains, argentins ou bien encore français, « entre 200 et 250 », selon le Hamas qui affirme que 22 d’entre eux ont été tués dans des bombardements israéliens.

« En tant que juif, ce sont des gens qui font partie de ma famille, des gens qu’on a envie de voir revenir, en bonne santé », témoigne Raphaël, informaticien de 24 ans.

« Tristes et inquiets » 

La campagne de collage en France, qui compte la communauté juive la plus importante d’Europe avec quelque 500 000 personnes, se veut « le relais » de celle impulsée par un petit groupe d’artistes israéliens basés temporairement à New York, expliquait samedi par téléphone Aurélie Assouline, élue de droite du XVIIe arrondissement et cofondatrice du collectif du 7 octobre.

Plus de 1 400 personnes ont été tuées ce jour-là, en majorité des civils fauchés par balles, brûlés vifs ou mutilés lors de l’attaque du Hamas, selon les autorités israéliennes. Témoins à distance du carnage, ce groupe a voulu contribuer. Ces affiches sont alors nées.

Dimanche, dans leur version française, elles sont placardées près d’une gare et de parcs, sur des abribus ou des façades cossues d’immeubles haussmanniens entre deux ambassades.

L’équipe de Sarah Ouakil, vice-présidente de l’UEJF, s’affaire près du Trocadéro, vidé à cette heure tardive des touristes habituels. « On est tristes et inquiets », dit-elle entre deux coups de pinceaux. Parmi les affiches, des slogans disent que « défendre les Palestiniens », « c’est condamner le Hamas ».

Dans la bande de Gaza, au moins 4 651 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans les bombardements incessants menés en représailles par l’armée israélienne, selon le ministère de la Santé du Hamas qui a pris en 2007 le pouvoir de l’enclave soumise depuis à un blocus israélien.

« Les Palestiniens aussi sont sous le joug du Hamas. On n’arrivera pas à une solution de paix si un groupe terroriste contrôle ce terrain », estime la jeune femme, avant de plier bagage pour un autre lieu.



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