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Spectre de 2008 : le Cameroun face au risque de nouvelles émeutes sociales


Seize ans après les émeutes de la faim qui ont secoué le Cameroun en 2008, le spectre de cette période sombre plane à nouveau sur le pays. La situation socio-économique s’est considérablement détériorée, suscitant des inquiétudes quant à une éventuelle nouvelle explosion sociale.

En février 2008, des centaines de jeunes, protestant contre le coût de la vie, avaient perdu la vie lors de manifestations violentes déclenchées par l’augmentation des prix du carburant. Aujourd’hui, la situation s’est aggravée, alimentant des craintes quant à la possibilité d’un scénario similaire.

Le prix du carburant a connu une augmentation exponentielle, dépassant les 800 FCFA le litre, tandis que les salaires stagnent. Le coût de la vie est devenu insupportable pour la plupart des Camerounais, confrontés à la famine, à la misère et au chômage.

Se remémorant les événements de 2008, Bindzi, un conducteur de moto à Yaoundé, déplore la détérioration actuelle de la situation. « En 2008, le litre d’essence coûtait environ 500 FCFA. Aujourd’hui, nous sommes à plus de 800 FCFA, et les clients paient toujours 100 FCFA. C’est regrettable, mais que pouvons-nous faire ? », se lamente-t-il.

Le bilan officiel de 2008 faisait état de 24 morts, mais des sources contradictoires avançaient un chiffre beaucoup plus élevé de 170 morts. Quinze ans plus tard, la situation semble ne pas s’être améliorée, avec les ingrédients d’une nouvelle explosion sociale déjà présents : vie chère, famine, insécurité, chômage et corruption.

Joseph Taffo, du MRC, souligne que la situation s’est détériorée au fil des ans. « Entre 2008 et aujourd’hui, les choses ont beaucoup changé, mais plutôt en pire. L’inflation galope, le coût de la vie devient insupportable, et les hausses de prix ne sont pas suivies d’augmentation des salaires », affirme-t-il.

Le journaliste Florentin Ndatewouo met en garde contre de nouvelles émeutes, soulignant l’augmentation récente du prix du carburant et ses répercussions sur le coût du transport et des denrées alimentaires. Il estime que le contexte actuel est propice à des tensions susceptibles de dégénérer en émeutes, en raison de la mauvaise gouvernance et de la prédation de la fortune publique.

Joseph Taffo et Florentin Ndatewouo partagent l’opinion que la répression pourrait suivre toute contestation, laissant les Camerounais résilients mais amorphes, préférant s’en remettre à la providence pour espérer un changement.

Avec les aléas de fin de régime, les tensions pourraient s’intensifier, faisant du Cameroun une bombe à retardement. Le spectre de 2008 n’est pas seulement une menace potentielle, mais une réalité préoccupante. La question n’est pas de savoir si de nouvelles émeutes auront lieu, mais plutôt quand. La violence est omniprésente, la répression des manifestations est systématique, et les Camerounais vivent dans un climat de peur, perdant peu à peu confiance en leurs dirigeants.





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