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Simulacre de noyade à l’école de police : un instructeur va être suspendu


Il est dos au mur, et sa tête est couverte par un tee-shirt noir, sur lequel le contenu d’une bouteille d’eau est versé. Sous le tissu, le jeune homme semble suffoquer, au point qu’il tente de retirer le tee-shirt à plusieurs reprises sous les encouragements de certains camarades, tandis que d’autres subissent le même sort à ses côtés.

Cette scène n’est pas une séance de torture perpétrée à Guantanamo, mais bien un exercice pratiqué vendredi dernier à l’école de police d’Oissel, près de Rouen (Seine-Maritime), et la « victime » est une jeune recrue. La séquence, longue d’une minute, a été filmée, probablement par un autre élève policier. Nous avons pu la visionner.

Selon nos informations, ce jour-là, 42 vidéos de cet exercice, auquel participaient 30 recrues, ont même été filmées. L’instructeur en charge de cet exercice doit être suspendu et une enquête administrative dont l‘Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été ouverte.

« L’initiative d’un formateur en école de police »

Sur l’une des scènes que nous avons pu voir, il est aussi intimé à la jeune recrue de chanter la Marseillaise. Alors qu’elle tente de reprendre sa respiration, elle essuie par ailleurs des coups dans l’abdomen de la part d’un policier formateur aux techniques et à la sécurité en intervention (FTSI), comme il est inscrit dans le dos de la veste qu’il porte. Parmi les missions de ce formateur, selon la police nationale : « contextualiser les interventions dans le respect des conditions juridiques d’emploi de la force »… Bien loin donc de ce qu’on peut voir dans la vidéo où le policier incriminé met en oeuvre des méthodes extrêmes non prévues par les textes.

« La vidéo correspond à une séquence conduite à l’initiative d’un formateur en école de police. Ce comportement et cette méthode sont fermement condamnés », réagit la Direction générale de la police nationale (DGPN) auprès du Parisien. Selon nos informations, les « victimes » de l’exercice étaient toutes « volontaires » et auraient même signé une décharge. Mais savaient-elles vraiment à quoi s’attendre ? Le ou les formateurs auraient-ils dû avoir la présence d’esprit de ne pas infliger de tels exercices à de simples aspirants gardiens de la paix en plein apprentissage ? Certaines vidéos apparaissent humiliantes et posent question, comme l’une où l’on voit des recrues forcées de chanter « La danse des canards » ou particulièrement éprouvées par les simulacres de noyade.

Contactée, la direction de l’école de police d’Oissel n’a pas souhaité nous répondre.



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