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Sans parti et en prison, Bassirou Diomaye Faye pourra t-il franchir tous ces obstacles?


Alors que la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar a rejeté, jeudi dernier la requête faite par Bassirou Diomaye Faye, Ousmane Sonko a choisi hier ce dernier comme le plan B de l’ex parti Pastef à la présidentielle 2024. Seulement, le numéro 2 du parti dissout est en prison depuis le 18 avril. Pire encore, Bassirou Diomaye Faye avait été inculpé pour « actes de natures à compromettre à la paix publique », « outrage à magistrat » et « diffamation à l’encontre d’un corps constitué ». Des charges très lourdes qui pèsent sur le candidat choisi par Sonko pour la présidentielle de 2024.

Afin d’avoir des réponses sur les obstacles qui pèsent sur ce nouveau candidat, SeneNews s’est entretenu avec un analyste politique et un juriste. Assane Samb est d’avis que « le choix d’Ousmane Sonko a été décidé depuis quelques temps, notamment, lorsque Ousmane Sonko a été arrêté et que ses ennuis judiciaires ont vraiment commencé ».

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A l’époque, rappelle M. Samb, « Diallo Diop parlait de plan B. Mais, il a été démenti par El Malick Ndiaye et Cie. Donc, c’était déjà réfléchi au sein de la formation politique de l’ex parti Pastef. Aujourd’hui parce qu’Ousmane Sonko a perdu la bataille judiciaire au niveau interne et au niveau international avec la CEDEAO, il s’est alors rendu compte qu’en réalité, il est cerné. Parce que, si vous perdez la bataille judiciaire et la bataille politique aussi bien en interne qu’en international, vous ne pouvez plus avoir d’acquis ou de soubassement pour un plan d’action. Sonko s’est dit que sa candidature est presque tombée à l’eau, qu’il vaille maintenant envisager le plan B. C’est comme cela que Bassirou Diomaye Faye a été choisi conformément au plan établi dès le départ ».

Malheureusement souligne le politologue, « le plan B est en prison même s’il bénéficie toujours de la présomption d’innocence, il sera difficile d’ici le 11 décembre d’accélérer une procédure pour le condamner définitivement, parce qu’il faut une condamnation définitive pour empêcher à Bassirou Diomaye Faye d’être candidat à l’élection présidentielle de février 2024. Tout cela sera compliqué ».

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Il faut noter que la dissolution du parti Pastef n’est en aucun cas un obstacle à la candidature de Bassirou Diomaye Faye, puisque, précise l’analyste politique, « il suffit au plan B de Pastef d’avoir une coalition ou un mouvement ou être indépendant pour être dans la course. L’appareil de parti n’est pas un obstacle ». Mais, le problème se trouve surtout du côté des poursuites judiciaires qu’on mette sur le dos de Bassirou Diomaye Faye. Et, selon Assane Samb, « même s’il est présumé innocent, les charges qui pèsent sur Bassirou Diomaye Faye sont tellement lourdes qu’il est difficile d’envisager sa candidature même s’il n’est pas condamné. Maintenant, au cas où il passe, au niveau du conseil constitutionnel, alors, se poserait la question de son interaction avec son parti. Bassirou Diomaye Faye ne pourra pas interagir avec ses militants, avec les potentiels électeurs encore moins les Sénégalais. Donc, il sera un candidat handicapé. Et là, cela causerait un problème ».

L’autre problème, répertorie M. Samb, « c’est que Diomaye n’est pas Ousmane Sonko. C’est un candidat de substitution, comme ce qui s’est passé à Benno avec Macky Sall et Amadou Ba. Donc, il va trainer ses faiblesses là : Diomaye n’est pas suffisamment populaire, il n’est pas libre de ses mouvements pour battre campagne et il ne pourra pas interagir avec ses militants. Mais, l’on ne sait pas tout ce qui peut se passer entre temps, d’ici le 11 décembre, lorsqu’il s’agira de déposer toutes les candidatures ».

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Alors, se questionne Assane Samb encore sur le cas du plan B d’Ousmane Sonko : Est-ce qu’au niveau du conseil constitutionnel, l’on fera passer un candidat qui est accusé d’atteinte à la sureté et de conspiration d’ordre terroriste ?

A cette question, Mamadou  N’diaye répond par l’affirmative. Selon le juriste, le problème ne se situe pas à ce niveau. Puisqu’explique-t-il : « tant que la condamnation n’est pas définitive, Diomaye peut être un candidat. Bassirou Diomaye Faye, par rapport au chef d’inculpation n’a même pas encore fait l’objet d’audition à fond, ni d’audience programmée pour statuer sur les faits ».

Par contre, M. Ndiaye a cité trois éléments clefs qui peuvent empêcher la candidature de Bassirou Diomaye Faye de d’être validée par le conseil constitutionnel. « Juridiquement il ne peut pas se présenter ni comme un candidat indépendant ni comme un candidat appartenant à un parti légalement constitué. Socialement il est considéré comme un salafiste donc méfiant par rapport aux religieux soufis.

Politiquement au Sénégal aucun candidat ne peut se présenter aux élections présidentielles sans le consentement de Macky Sall. Et Bassirou Diomaye Faye n’est pas aimé par Macky ».

Donc le plan B d’Ousmane Sonko pour la présidentielle de février 2024 est déjà caduc selon le juriste.



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