sans Lusala, les soucis offensifs se corsent

Le départ récent de Bigen Yala Lusala amenuise les possibilités offensives d’un FC Wiltz déjà en mal d’efficacité durant la phase aller. Le recrutement d’un ailier droit s’impose, mais trouver l’oiseau rare est loin d’être aisé.

Perméable mais prolifique : c’est un FC Wiltz à l’opposé de ses standards de la phase aller qui s’est imposé samedi à Medernach lors du premier match amical de sa préparation hivernale. Prise en défaut 21 fois lors des 15 premières journées de championnat, ce qui fait d’elle la 5^e meilleure défense de BGL Ligue derrière Differdange, le F91, le Swift et Pétange et à égalité avec le RFCU, soit le trio de tête et deux membres du top 6, l’arrière-garde nordiste a cédé quatre fois chez le 12^e de PH. Mais son attaque, l’une des moins efficaces de l’élite avec 19 buts inscrits (autant que les quatre derniers, Schifflange, Käerjeng, la Jeunesse et le Fola dans cet ordre, et à peine plus que Rosport, 18 buts, et Mondercange, 17), a trouvé la faille cinq fois.

Il faut veiller à ne pas «attendre de miracles» ou tirer trop de conclusions d’une rencontre où les temps de jeu avaient été nivelés et dont le principal objectif était de leur «remettre le pied à l’étrier», aussi David Vandenbroeck ne tient pas trop rigueur à ses joueurs de ces quatre buts encaissés : trois l’ont été «dans les vingt dernières minutes», quand les principaux cadres wiltzois n’étaient plus sur le terrain. Le technicien belge se soucie un peu plus, en revanche, des difficultés encore manifestes de son équipe à «finir les actions». Oui, Wiltz a planté cinq buts, mais deux furent les œuvres de joueurs à l’essai, et le 7^e du championnat aurait pu «mener 0-4 après dix minutes» s’il avait converti le penalty et les trois face-à-face qu’il s’est procurés dans ce laps de temps.

Gagner en réalisme sera le grand défi nordiste de la deuxième partie de saison, mais Wiltz se voit contraint de préparer celle-ci sans son co-meilleur buteur, l’Allemand Victor Gorny (5 buts, comme Benjamin Romeyns), qui devra porter une attelle jusqu’à la fin janvier* et manquera sans doute les premières journées de la phase retour, mais surtout sans son meilleur passeur, Bigen Yala Lusala (4 passes décisives), qu’on ne verra plus sous le maillot wiltzois. Devenu papa, le Belge pouvait d’autant moins assumer les allers-retours domicile-foot qu’il ne vit plus – comme à son arrivée – à Arlon, à 45 minutes de Wiltz, mais désormais à Metz, ce qui allonge le trajet d’environ une heure. L’ancien Hostertois (2018-2022) s’est donc entendu avec le club pour rompre son contrat.

«Je perds un joueur d’expérience (31 ans), qui connaît bien la BGL Ligue (110 matches) et qui nous a apporté de bonnes choses durant la phase aller, mais aussi la saison dernière (4 buts et 8 passes décisives en 26 matches de championnat, plus un but en 3 matches de Coupe)», déplore David Vandenbroeck, d’autant plus ennuyé par la perte de Lusala qu’il ne possède plus dans son effectif qu’un ailier «capable de jouer à droite», Josias Ovi, Mirza Jasarevic étant plus à l’aise à gauche et Yann N’Guessan s’épanouissant davantage «en soutien de l’attaquant». Déjà désireux de recruter un ailier droit «même si Bigen était resté», Wiltz doit «quasiment en trouver deux» désormais.

Même s’il a déjà recruté Youn Czekanowicz, le club nordiste le peut s’il le souhaite : depuis cette année, les clubs sont autorisés à recruter un gardien et deux joueurs de champ lors du mercato hivernal, contre deux joueurs (tous postes confondus) auparavant. «Mais je me contenterais d’un», assure son coach, conscient de la difficulté à trouver la perle rare à ce moment-là de la saison, compte tenu des spécificités des règlements luxembourgeois, de l’incapacité du club à s’aligner sur les salaires pratiqués dans certaines écuries du haut de tableau et du frein que peut constituer la distance entre le stade Am Pëtz et le sud du pays, où la plupart des joueurs vivent.

S’il vise idéalement «un joueur ayant des matches du premier tour dans les jambes, et d’un certain niveau», David Vandenbroeck sait aussi qu’un tel profil «se monnaie cher», parfois trop pour les moyens «modestes» de Wiltz, et qu’il ne faut pas se montrer trop définitif en période de mercato. Le vrai-faux départ estival de Moise Ngwisani, auteur d’une phase aller aboutie à gauche de la défense, en témoigne. Partant de ce principe, le technicien a prolongé l’essai de l’un des deux joueurs testés à Medernach, qui réintègrera les séances dès demain après s’être déjà entraîné une semaine avec le cadre. Formé en Allemagne, ce jeune joueur d’origine bosnienne présente l’avantage d’être libre, mais aussi prêt physiquement : aux tests VMA, il a signé l’une des deux meilleures perfs de l’effectif wiltzois avec Mathis Quiévreux.

*Sorti sur blessure lors du dernier match de la phase aller contre Differdange (1-1), Gorny est touché aux ligaments du genou.