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REVELATION : Jeune Afrique livre des dessous de la condamnation de Polycarpe Abah Abah à 81 ans de prison

L’ancien ministre des Finances (Minfi) est condamné à cette peine privative de liberté pour l’infraction de détournement en coaction avec Amadou Vamoulke de la somme de 570 millions de Fcfa. L’ancien patron de la Crtv et l’ex-Minfi, tous les deux coaccusés, sont astreints à réparer, pour le préjudice moral, le montant de 32 millions de Fcfa et à rembourser, solidairement, le montant détourné. Jeune Afrique revient avec d’autres révélations sur cette mise à mort.

« Cette fois, l’ancien ministre des Finances a écopé de 17 ans de prison pour le détournement d’une somme évaluée à 570 millions de francs CFA (870 000 euros) en coaction avec Amadou Vamoulké. L’ancien directeur général de la télévision nationale CRTV a quant à lui écopé de 12 ans de prison. Les deux hommes ont aussi été condamnés à payer solidairement 570 millions de francs de dommage et intérêt, somme à laquelle s’ajoute 32 millions de F CFA de dépens. « Le verdict n’a rien à voir avec le droit », a dénoncé Antoine Marcel Mong, avocat d’Abah Abah. « Nous avons pu démontrer que toutes les sommes prétendument détournées ont toujours été utilisées par l’administration, en l’occurrence la direction générale des impôts », a-t-il expliqué à Jeune Afrique. Et d’ajouter : « Aujourd’hui, comme depuis près de quinze ans que nous côtoyons cette juridiction, nous avons l’impression que ses magistrats sont aux ordres. », souligne Jeune Afrique.

« Polycarpe Abah Abah est l’une des victimes les plus durement frappés par l’opération Épervier, lancée en 2006 en théorie pour combattre la corruption. Depuis son arrestation en 2008, le natif de Zoétélé (Sud) a été reconnu coupable à six reprises. Il s’agit notamment des affaires de tentative d’évasion (6 ans de prison), du Crédit foncier (25 ans puis 15 ans de prison en deux procès), de la TVA (20 ans de prison), du premier volet de l’affaire de la CRTV avec Gervais Mendo Ze (18 ans de prison) et du deuxième volet avec Amadou Vamoulké (17 ans de prison). Et bien qu’il ait été acquitté dans l’affaire Lydienne Eyoum et, en cassation, dans l’affaire dite de la TVA, Abah Abah cumule toujours aujourd’hui près de 81 ans de prison. », précise le Magazine.

Par ailleurs Jeune Afrique évoque la théorie d’ une « Machination politique »ù

« Placé sous les feux des projecteurs, le luxueux train de vie de l’argentier du Cameroun occulte parfois les performances économiques que réalise le pays. Avec les succès, Abah Abah s’est-il mis à rêver d’un destin présidentiel ? À la fin des années 2000, son nom revient avec insistance parmi ceux d’un groupe de jeunes cadres à qui l’on prête le dessein de préparer l’après-Biya et que l’on a baptisé G11. Abah Abah, comme la plupart des noms cités dans ce groupe, fera les frais de l’opération Épervier.Ses proches en sont convaincus, l’ex-ministre serait la victime d’une « machination visant à l’éliminer politiquement ». Ils n’envisagent cependant par porter sa cause devant les juridictions internationales. « Nous ne nous faisons pas d’illusions. Ceux qui sont derrière cette affaire sont encore là. Et ils ne pourront jamais y donner une issue politique », explique l’un de ses proches à JA, tout en indiquant que l’ancien ministre n’a jamais saisi le président de la République pour plaider son cas.Ses avocats, eux, entendent néanmoins se pourvoir en cassation, seule voie de recours au niveau national après une condamnation au TCS. En 2017 déjà, cette juridiction l’avait acquitté après une première condamnation à 20 ans de prison. De quoi susciter un léger espoir chez ses proches. », conclut Jeune Afrique

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