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Report de l’interdiction des exportations de bois en grumes en Afrique centrale : une nouvelle date fixée pour la mise en œuvre progressive


La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), en collaboration avec la République démocratique du Congo, a récemment annoncé une nouvelle date d’entrée en vigueur de la décision d’interdire les exportations de bois en grumes. Après deux reports précédents, les six pays de la Cemac se sont accordés sur une mise en œuvre progressive de cette mesure, à partir du 1er janvier 2025, avec une interdiction totale à partir du 1er janvier 2028.

La décision a été prise lors du Conseil des ministres de la Cemac le 23 février 2024 à Bangui, en République centrafricaine. Chacun des pays membres, à savoir le Cameroun, le Tchad, la RCA, la Guinée équatoriale, le Congo, et le Gabon qui applique déjà cette interdiction, ainsi que la RD Congo, devra mettre en œuvre progressivement l’interdiction à partir du 1er janvier 2025.

La mesure vise à encourager la deuxième transformation locale du bois, favorisant ainsi la création d’emplois et la valorisation des ressources forestières. Cependant, des doutes persistent quant à l’effectivité de cette décision, notamment au sein de la commission de la Cemac, où des sources internes soulignent que des reports antérieurs ont été attribués à l’influence des grands lobbies des exploitants forestiers.

Officiellement, les hésitations des quatre pays de la Cemac à implémenter cette interdiction sont liées aux pertes de recettes fiscales anticipées. Selon le président de la commission de la Cemac, Daniel Ona Ondo, le coût fiscal important serait la principale raison du report. Il estime que des mesures d’accompagnement sont nécessaires pour atténuer ces pertes.

Pourtant, des exemples positifs sont cités, notamment au Gabon, premier pays de la Cemac à avoir interdit les exportations de grumes. Le Gabon a doublé sa production de bois transformé en dix ans, devenant le principal producteur et transformateur au sein de la Cemac. La République du Congo suit cette voie, avec des résultats tangibles en termes de plus-value et de création d’emplois.

Au Cameroun, qui cherche à augmenter sa transformation locale du bois, des mesures incitatives ont été mises en place, telles qu’une augmentation significative de la taxe à l’exportation des grumes au cours des six dernières années. De plus, des exonérations de droits et taxes de douane ont été accordées aux équipements destinés à la transformation du bois, encourageant ainsi le développement de l’industrie locale.

Malgré les défis, la décision de la Cemac et de la RD Congo marque un pas important vers la préservation des ressources forestières et la promotion de la transformation locale du bois en Afrique centrale. La mise en œuvre progressive à partir de 2025, bien que suscitant des doutes, reflète la volonté des pays membres de trouver un équilibre entre le développement économique et la préservation de l’environnement.





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