Qui est réellement le procureur Jean Paul Kiam qui a ordonné l’arrestation de Rebecca Enonchong
• Les dessous de la discorde entre le procureur Kiam et Rebecca Enonchong
• Le procureur est cité dans plusieurs dossiers l’accusant d’anarque et de mauvaise influence
• Découvrez qui est réellement Jean Paul Kiam
Jean Paul Kiam est derrière l’arrestation cette semaine de Rebecca Enonchong puis placée en garde à vue pour outrage à un magistrat. Derrière cette manoeuvre se cache une vieille altercation entre l’entrepeneure et le magistrat. Une histoire qu’elle a pris le soin d’exposer sur son compte twitter montrant les menaces dont elle est victime de la part du magistrat Kiam.
« Je vais dénoncer un procureur de la république de Douala aujourd’hui. Alors que l’insécurité règne dans la ville, ce monsieur est au service des brigands et des gros bras. Il s’appelle Jean-Paul Kiam et il tire multiples casseroles derrière lui. Depuis décembre 2015 ce procureur a signé sur les biens de la succession Enonchong. Harcèlement de nos locataires jusqu’à les faire interpeller et les garder à vue, même des expatriés, tout ça pour qu’ils libèrent nos villas. Il m’a à plusieurs reprises menacé d’arrestation et d’interdiction de sortie du territoire. Tout ça pour que j’abandonne. Mais #Twitter237 vous me connaissez mieux que lui. Je ne lache rien », a-t-elle posté depuis novembre 2018.
Ces différends avec le magistrat Kiam interviennent dans le cadre d’une affaire d’héritage qui oppose Rebecca et son demi-frère et dont le procureur du TPI serait en charge depuis lors. « Pourquoi cet acharnement? Seul le Procureur Kiam peut vous dire. Mais selon les informations à ma disposition, il s’agit d’un deal avec M.Fokou », s’est-elle empressée d’écrire toujours en 2018.
Trois ans plus tard, se présentant au tribunal toujours dans la même affaire d’héritage légué par son feu père, celui qu’elle considère comme son bourreau va alors mettre sa menace de 2018 à exécution. Pour un soi-disant outrage à un magistrat, Jean Paul Kiam fait arrêter Rebecca Enonchong. Une décision qui a provoqué un tollé dans le monde médiatique et des chancelleries étrangères oeuvrant au Cameroun. Ils demandent unaniement la libération de dame Enonchong.
Mais qui est réellement, Jean Paul Kiam, le magistrat qui ferait la pluie et le beau temps dans le Littoral?
Après diverses recoupements dans le circuit judiciaire camerounais, force est de constater que le nom du procureur ‘suprême’ est prononcé avec mépris, dégoût et amertume. Il serait d’après des témoignages « le maître suprême ‘du tribunal de première instance (TPI) de Bonanjo à Douala, un véritable bandit de grand chemin à l’époque du far West américain, un criminel en toge,un escroc », selon les termes utilisés par le site Les Scoopsdafrique ».
Des titres qui n’honorent pas Jean Paul Kiam et sa vocation de trancher pour le juste par la loi. Il détient un record de plaintes à son encontre dans le sérail judiciaire. Le procureur du TPI de Bonanjo est souvent accusé par ses victimes de torpiller les procédures, d’ordonner arbitrairement la libération des criminels et de bafouer la justice dans cette partie du pays, le tout contre des dessous de table.
« En 2018, le magistrat Jean Paul Kiam est accusé dans une correspondance signée le 02 mars 2018 à Douala, de sieur Ibrahim Zakari, conseiller des Affaires Etrangères, qui dénonce : « complicité, sans honte aucune, au mépris des lois et règlements du Cameroun, avec hargne et détermination de surcroit, à des activités de blanchiment d’argent, fraude à la législation sur les échanges, abus de confiance et escroquerie aggravée, abus de biens sociaux, faux en écritures privées et de commerce. Avec un mode opératoire réservé à la grande criminalité, matérialisé par le secret et qui cause un grave problème de sécurité publique ; en mettant en difficulté les services de sécurité et le gouvernement de la République », a relevé en avril 2018 les confrères du site « Les scoopsdafrique ».
Toujours dans la même année, une autre personne l’accuse d’user de son influence pour des causes sur lesquelles il est censé sévir. « Le magistrat Jean Paul Kiam en service au Tribunal de Première Instance de Douala Bonandjo a usé de toute son influence et des pouvoirs qui sont les siens pour libérer un certain Malloum Hamadou Oumaté qui est pourtant soupçonné d’avoir escroqué un peu plus de 07 millions au fils du chef de l’Etat, Emmanuel Franck Biya »,selon les confrères du site « Lavoixdesdecideurs ».
Ce n’est pas la première fois qu’il est cité dans une affaire pareille. Il a été aussi cité en 2018 dans une affaire dans laquelle le Centre de Commerce Extérieur et des Relations Extérieures avait adressé un courrier au Ministre d’Etat, Ministre de la justice, Garde des Sceaux dans lequel il dénonce « les agissements intolérables et surprenantes de Monsieur le Procureur de la République près le tribunal de première instance de Douala-Bonanjo, en la personne de Sieur le Magistrat Kiam Jean Paul sur le scandale VODAFONE », selon le site « LeQuatrième pouvoir ».
Son nom est cité dans presque tous les dossiers foireux où il offrirait au plus offrant sa compétence. « Sur son comptoir installé à Bonandjo, la principale marchandise serait la mise en liberté des individus suspectés de mettre en péril non seulement les personnes et leurs biens ; mais aussi, la paix, la stabilité et l’intégrité du territoire national », a lancé à son encontre un de ses détracteurs.
La liste des victimes du procureur Jean Paul Kiam est longue. Récemment en 2020, c’est la commission nationale Anti-corruption (CONAC) qui en a goûtté à sa plaisanterie de mauvais goût. La CONAC a adressé un courrier au président de la république Paul Biya dans lequel il dénonce une corruption ostentatoire rampante au sein du tribunal de première instance (TPI) de Bonanjo à Douala.
D’innombrables courriers qui n’ont pas inquiété le ministère de la Justice de Laurent Esso qui s’est aussi tû sur les nombreuses accusations dont est sujet le magistrat Kiam.
Jean Paul Kiam malgré les « sales dossiers portant sur sa personne », est diplômé de l’université de Yaoundé, de L’ENAM et de l’université Gaston berger de Saint Louis au Sénégal. Après ses formations, il a eu à faire plusieurs stages en France et au Cameroun sur les pratiques judiciaires et du droit des affaires. Magistrat depuis plus de 25 ans, il a été Juge et Président de la chambre commerciale du TPI de Douala-Bonanjo, avant sa nomination comme Procureur de la République près ledit Tribunal.
