InternationalSociété

Monica Semedo tente une remontada 


Fokus a été convaincu par ses compétences et l’a prise sur sa liste. Monica Semedo, une ex-DP sanctionnée pour harcèlement par le Parlement européen, n’a pas dit son dernier mot.

«Je ne mérite pas de poste public si je terrorise mes collaborateurs», avait déclaré Frank Engel le 19 janvier 2021 sur les ondes de RTL Radio Luxembourg en commentant l’affaire Monica Semedo.

L’eurodéputée élue sur la liste du DP avec plus de 50 000 voix en 2019 avait fait parler d’elle en écopant de deux sanctions au Parlement européen pour harcèlement envers ses collaborateurs. La première en 2021, la deuxième en 2023.

Le dossier fait sans doute partie du passé et Fokus a révisé son jugement depuis, surtout son porte-parole, Frank Engel, qui accueille aujourd’hui l’eurodéputée à bras ouverts sur sa liste pour les élections de juin prochain. «Elle a fait du bon travail à Bruxelles et à Strasbourg, le vote du comité national a été unanime en sa faveur», commente la secrétaire générale de Fokus, Anne Winter.

Elle admet qu’il y a eu des discussions avant de présenter la candidate dont le nom reste associé à des faits de harcèlement. Si Monica Semedo a accepté la première sanction, reconnaissant en avoir peut-être trop demandé à ses collaborateurs, elle conteste la deuxième devant la Cour de justice de l’Union européenne. L’affaire est toujours pendante. Mais elle reste ancrée dans l’opinion publique.

Les réactions hostiles à cette candidature se sont multipliées de la part de commentateurs pour la plupart anonymes sur les sites d’information. Une décision «incompréhensible» pour la plupart, qui «causera la perte de Fokus», pour d’autres.

Faire accepter celle que le DP a fini par pousser vers la sortie vu l’ampleur du scandale ne sera pas une sinécure pour le nouveau parti qui se lance dans ses premières élections européennes, après avoir raté son entrée à la Chambre des députés.

Sur son site, la députée ne fait pas mention de l’affaire, se consacrant uniquement au travail qu’elle accomplit au Parlement européen. Les extraits de presse qu’elle a choisi d’y faire figurer n’évoquent que les rapports sur lesquels elle a travaillé. Sauf peut-être une exception.

Monica Semedo a retenu une interview de Jean-Claude Juncker dans laquelle il regrette les critiques acerbes contre la députée, qu’il dit bien connaître et qui ne mérite pas un tel sort.

Frank Engel lui-même a reconnu les compétences de l’eurodéputée, membre indépendante du groupe Renew. Au Grand-Duché, l’opinion a fini par se désintéresser de l’activité politique de Monica Semedo, persuadée que l’élue terminerait son mandat et passerait à autre chose.

Personne ne pensait la voir revenir sur une liste aux européennes, et encore moins chez Fokus, après les propos de Frank Engel à son sujet.

 

En attente d’une décision de la Cour de justice

La nouvelle n’est pas plus amplement commentée dans le parti. Une conférence de presse de Fokus est prévue samedi prochain avec comme thème majeur les cents jours du nouveau gouvernement, mais le cas de Monica Semedo sera inévitablement abordé.

Ailleurs, c’est plutôt silence radio. Surtout dans les rangs des autres eurodéputés luxembourgeois. La seconde affaire reprochée à Monica Semedo est contestée.

Elle n’accepte pas les accusations de harcèlement moral pour lesquelles le Parlement l’a sanctionnée une nouvelle fois en avril 2023 en lui retenant dix indemnités journalières.

La décision n’est pas passée et elle a fini par déposer plainte le 27 juin en réclamant la levée de la sanction pour cause de procédure illégale. Elle estime avoir été privée de la présence de son avocat ou d’une personne de son choix et avait refusé de comparaître seule.

La Cour de justice de l’UE a déjà annulé une décision du président du Parlement européen d’octobre 2018 qualifiant de harcèlement moral le comportement de Giulia Moi, ancienne eurodéputée issue du Mouvement 5 étoiles italien, à l’égard de deux assistants parlementaires.

Les magistrats ont estimé que le principe du respect des droits de la défense avait été bafoué. Monica Semedo n’espère pas mieux, mais une décision de la Cour n’est pas attendue avant un an ou deux. Les élections européennes, elle, n’attendent pas.





Source link

Please follow and like us:

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

RSS
Follow by Email
YouTube
Pinterest
LinkedIn
Share
WhatsApp