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Mer Rouge : Un drone américain MQ-9 Reaper a été abattu par les rebelles yéménites soutenus par l’Iran


Depuis les attaques terroristes du Hamas contre Israël, et afin de dissuader les différentes milices régionales liées à l’Iran d’élargir le conflit, les États-Unis ont significativement renforcé leur posture militaire en Méditerranée orientale et, surtout, en mer Rouge, avec l’envoi du groupe aéronaval formé autour du porte-avions USS Dwight D. Eisenhower, le navire d’assaut amphibie USS Bataan et, récemment, le sous-marin nucléaire lanceur de missiles de croisière USS Florida. De tels moyens viennent donc s’ajouter à ceux déjà déployés au Moyen-Orient.

Ce dispositif a été mis à l’épreuve dès le 19 octobre, quand le système AEGIS du « destroyer » USS Carney, alors fraîchement arrivé en mer Rouge, a dû être mis en oeuvre pour intercepter trois missiles et huit drones qui se dirigeaient très vraisemblablement vers Israël, après avoir été lancés depuis des territoires contrôlés dans l’ouest du Yémen par la milice « Ansar Allah » [ou « houthiste », soutenue par Téhéran].

Depuis, ayant affirmé son soutien au Hamas, celle-ci a lancé de nouvelles attaques contre l’État hébreu… qui ont été mises en échec par les forces israéliennes. Cela étant, la présence de l’armada américaine en mer Rouge n’est évidemment pas vue d’un bon oeil par le groupe Ansar Allah qui, par le passé, a déjà été accusé d’avoir tiré – sans succès – des missiles contre le « destroyer » USS Mason et le navire d’assaut amphibie USS San Antonio, en 2016.

Le 8 novembre, les rebelles yéménites ont sans doute cherché à envoyer un message aux États-Unis en affirmant avoir abattu un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper qui effectuait une mission de surveillance au large du Yémen.

« Nos défenses aériennes ont pu abattre un aéronef américain MQ-9 qui menait des activités hostiles de surveillance et d’espionnage dans l’espace aérien des eaux territoriales yéménites », a en effet déclaré l’organisation, avant d’affirmer que l’appareil en question était utilisé dans le cadre du « soutien militaire » des États-Unis à Israël. Puis elle a ensuite diffusé les images montrant la chute du drone.

Un responsable américain a confirmé la perte d’un MQ-9 Reaper… mais démenti qu’il se trouvait dans l’espace aérien yéménite au moment de sa destruction par Ansar Allah. Et d’ajouter que l’US CENTCOM, le commandement militaire pour le Moyen Orient et l’Asie Centrale, était en train d’examiner l’incident.

Cela étant, ce n’est pas la première fois que les rebelles yéménites disent avoir abattu un MQ-9 Reaper américain. C’est en effet arrivé en juin 2019, un drone de ce type ayant été touché par un missile sol-air de type SA-6 alors qu’il était engagé dans une mission contre al-Qaïda dans la péninsule arabique [AQPA], au-dessus du Yémen. Un autre appareil du même type avait connu un sort identique, en août de cette année-là.

Reste maintenant à voir si les États-Unis donneront une suite à la perte de ce MQ-9 Reaper… En 2016, après les attaques ratées contre les USS Mason et USS San Antonio, l’US Navy avait répliqué en tirant des missiles de croisière Tomahawk contre trois stations radar exploitées par les Houthis.

En tout cas, cet incident ne peut qu’accroître la tension en mer Rouge, et plus particulièrement dans les environs du détroit stratégique de Bab el-Mandeb, d’autant plus que les rebelles yéménites ont l’arsenal nécessaire pour y imposer un blocus, avec notamment des versions iraniennes des missiles anti-navires chinois C-801 et C-802, sans oublier les mines navales [également fournies par Téhéran] et les drones navals chargés d’explosifs, comme ceux utilisés naguère contre des navires saoudiens et émiriens.





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