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M. Macron évoque une éventuelle coopération avec le Brésil autour du Rafale


En 2008, lors d’un déplacement à Brasilia, le président Sarkozy avait annoncé que le Brésil allait entamer des négociations afin d’acquérir 36 chasseurs-bombardiers Rafale auprès de Dassault Aviation et que, en retour, la France allait s’impliquer dans le programme d’avion de transport C-390 porté par Embraer, avec, à la clé, une commande d’une dizaine d’exemplaires pour 500 millions d’euros.

Ces annonces semblaient alors très surprenantes… D’ailleurs, aucun de ces projets ne s’est concrétisé par la suite. En revanche, la coopération nouée entre Airbus Helicopters [Eurocopter à l’époque, ndlr] et Helibras pour la production au Brésil de 50 hélicoptères de manoeuvre Super Cougar est allée à son terme et la construction de quatre sous-marins de type Scorpène par le chantier naval d’Itaguai, via une co-entreprise créée par Naval Group et le groupe brésilien Odebrecht, est sur le point de s’achever, le dernier exemplaire, l’Angostura, devant être lancé en 2025.

Cela étant, la coopération franco-brésilienne dans ce domaine est plus vaste puisque, dans le cadre du programme Prosub, le Brésil a l’ambition de se doter d’un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA], lequel doit s’appeler « Alvaro Alberto ».

Cependant, ce projet, qui a déjà pris énormément de retard, ne prévoyait pas de transferts de technologies au sujet des chaufferies nucléaires, le rôle de Naval Group se limitant à fournir une assistance pour la conception de ce SNA destiné à la Marinha do Brasil.

Mais, malgré des relations difficiles avec Brasilia au cours de ces dernières années, le président Macron a promis l’aide de la France en la matière, lors d’une cérémonie organisée le 27 mars pour la mise à l’eau du Toneloro, le troisième sous-marin de type Scorpène de la marine brésilienne.

Alors que la France et le Brésil ont des vues opposées au sujet de l’Ukraine, M. Macron a soutenu que les deux pays « partagent une même vision du monde ».

« Les grandes puissances pacifiques que sont le Brésil et la France doivent acter que dans un monde de plus en plus désorganisé, il nous faut parfois savoir tenir le langage de la fermeté pour protéger la paix », a en effet affirmé le locataire de l’Élysée.

Quant au SNA que le Brésil entend construire, M. Macron a dit souhaiter que « nous regardions en face la propulsion nucléaire en étant parfaitement respectueux de tous les engagements les plus rigoureux de non-prolifération ». Et d’ajouter : « Ce cadre existe, est possible. Vous le voulez. La France sera à vos côtés ».

« Je veux qu’à vos côtés nous puissions continuer le formidable travail qui a été mené dans la cadre de la production des hélicoptères. Regardons aussi d’autres champs, des tourelles de combat aux satellites et à l’espace, qui doit être, là aussi, un instrument de coopération concrète. […] Nous avons là aussi à bâtir des coopérations technologiques […] pour l’intérêt de nos pays », a insisté M. Macron.

« Et qui sait ? Au-delà de ces sous-marins, d’avoir d’autres équipements et d’avoir peut-être, pour fêter dans quelques années le sous-marin à propulsion nucléaire que vous aurez bâti dans le cadre parfaitement rigoureux sur le plan international et juridique, avoir des Rafale qui passeront demain car nous aurons aussi, sur ce sujet, su bâtir une coopération nouvelle. Comme vous, je veux voir grand, puissant, parce que le monde dans lequel nous vivons est inquiétant », a déclaré le président français.

Encore une fois, la référence aux Rafale est surprenante, le Brésil ayant fait le choix, en 2013, de nouer une coopération avec le suédois Saab pour doter ses forces aériennes de 36 avions de combat JAS-39 Gripen E/F, avec de vastes transferts de technologie à la clé. Et il n’est pas question de changer de cap : l’an passé, le ministère brésilien de la Défense a fait connaître son intention de commander 34 exemplaires supplémentaires.

Aussi, le président Macron a-t-il cherché à lier la question de la propulsion nucléaire du cinquième sous-marin souhaité par Brasilia avec une commande de Rafale ? En attendant, il a plaidé pour une coopération franco-brésilienne dotée d’une « ambition encore plus grande, celle d’un Brésil plus fort et d’une France plus forte, au service de la paix et d’une vision partagée du monde ».





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