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Logement : enfin une vraie offensive?


Tous les partis en lice pour les législatives promettent un investissement renforcé pour contrer la crise du logement. Comme avant chaque scrutin, les promesses sont nombreuses.

Le hasard du calendrier veut que la Semaine nationale du logement soit organisée le même week-end que les élections législatives. Lors de l’ouverture officielle, hier matin, le ministre de tutelle sortant Henri Kox (déi gréng) a rappelé le «changement de cap» qu’il a initié. «Je veux que tout un chacun puisse vivre dans un logement digne. Voilà l’objectif supérieur de la politique du logement mise en œuvre ces cinq dernières années», a-t-il souligné, en présence notamment du Grand-Duc Henri. 

Mais quelles sont les réelles perspectives pour le marché du logement, mis en péril par une hausse des taux d’intérêt et une crise dans le secteur de la construction? Et quelles sont les recettes des partis en lice pour le scrutin de dimanche?

Pour commencer, le LSAP ne tourne pas autour du pot. «La population du pays est passée de quelque 440 000 habitants en 2001 à plus de 660 000 en 2023, sans que l’offre en logements n’ait pu suivre cette évolution», rappelle le programme socialiste. La conséquence : une explosion des prix immobiliers, pénalisant surtout les personnes en situation de précarité.

Le CSV, ayant occupé le ministère du Logement pendant plus de 30 ans, ne se prive pas de souligner que le prix moyen pour un logement existant a augmenté de 106,48 % entre 2014 et 2022. Le gouvernement tricolore, au pouvoir depuis 2013, n’aurait en rien tenu ses promesses.

Pourtant, l’Observatoire de l’habitat constate que sur la période 2016-2022 «un nombre important de logements ont été créés». Plus précisément, 17 000 logements proviennent de la consommation foncière et environ 12 000 logements de la reconstruction. Un chiffre insuffisant pour renverser la vapeur. «Il y a 30 ans, un salarié avec un revenu moyen pouvait acquérir un terrain et un logement», rappelle déi Lénk. Aujourd’hui, cela s’avère mission impossible.

La priorité accordée aux logements publics

Pratiquement tous les partis ont entretemps compris qu’il faut fortement augmenter le parc de logements locatifs publics à prix abordable. Le LSAP veut que dans les 10 ou 15 ans à venir, 25 % du marché de location soit entre les mains de l’État et des communes. Déi Gréng souhaitent qu’il y ait au moins 800 logements abordables par an. Volt réclame le triplement du parc de logements abordables. Déi Lénk vise 30 000 nouveaux logements publics à l’horizon 2030. Le KPL revendique même la création de 50 000 nouveaux logements publics dans un délai de 10 ans. Fokus évoque 50 000 logements sur base de baux emphytéotiques.

Comment réaliser ces objectifs? Réduire les obligations environnementales à l’intérieur du périmètre (CSV, ADR et déi Konservativ), mise en place d’un super-ministère du Logement (DP), la convocation d’un «Logementsdësch» (LSAP), miser sur les logements alternatifs (déi gréng), créer une entreprise de construction étatique (KPL), encourager la gestion locative sociale (notamment Volt) ainsi que baisse ou abolition de certaines taxes (notamment Fokus). Dans un deuxième temps, déi Lénk réclame un plafonnement légal du loyer, que le Parti pirate chiffre à 10 euros par m2.

Il est à préciser que la main publique détient 3 700 hectares de terrains constructibles. Uniquement 265 hectares sont mobilisés. Le potentiel foncier des promoteurs privés est encore plus grand. À l’exception de Liberté, tous les autres partis plaident pour mettre en œuvre une taxation renforcée contre la spéculation immobilière (terrains et logements laissés vides). Les 12 partis en lice s’accordent pour s’attaquer à une simplification des procédures administratives.

Seul un quart des locataires éligibles demandent une subvention

L’Observatoire de l’habitat indique dans une note, publiée hier, que la subvention de loyer peine toujours à décoller. Il est estimé qu’en 2022, environ 75 % des ménages éligibles n’ont pas fait appel à cette aide étatique. Les locataires qui dépensent plus de 25 % de leur revenu pour se loger ont droit à cette subvention mensuelle située entre 200 et 400 euros.

En 2022, 9 716 ménages ont reçu une aide, soit 24,94 % des quelque 40 000 ménages éligibles. L’État a versé 17,8 millions d’euros. Cette année, 9 327 ménages ont déjà eu recours à la subvention. Cela correspond à une enveloppe de 20,8 millions d’euros.

Selon les résultats d’une enquête, 45 % des ménages concernés pensent qu’ils ne sont pas éligibles aux aides au logement. Il s’agit surtout de ménages avec 2 enfants et de locataires ayant une nationalité d’un pays de l’UE.



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