à la uneCameroun

L’histoire de Djanabou, la femme jetée à Kodengui avec ses deux enfants


Depuis la fin de semaine dernière, l’incarcération de Djanabou, cette maman de 28 ans et ses deux enfants soulève une vive controverse.

DJANABOU est une jeune mère de 28 ans, originaire de Maroua dans l’Extreme Nord-Cameroun. Ayant arrêté très tôt ses études faute de moyens, elle embrasse la vie active pour subvenir aux besoins de sa famille qui vit dans les conditions extrêmement modestes à Maroua.

C’est dans ces conditions qu’elle rencontre un autre jeune homme qui deviendra rapidement son époux. Pour survivre, le couple multiplie de petits boulots dans l’espoir de lendemains meilleurs.

De cette union sont nées deux charmantes fillettes que le couple s’évertue à élever dans la dignité.

Seulement, alors que la seconde née est âgée de 04 mois et l’aînée de 04 ans, DJANABOU va se retrouver veuve à la suite du décès brusque de son époux.

Traumatisée par cette douleur vivace, elle décide de quitter Maroua, cette ville qui lui a arraché son amour pour venir à Yaoundé, chercher un nouveau départ.

Seule dans une chambre qu’elle loue au quartier TSINGA à Yaoundé, elle doit désormais compter sur son petit commerce ambulant constitué de quelques bouteilles d’arachides et de maïs pour subvenir aux besoins de ses deux petites orphelines âgées respectivement de 06 et 03 ans aujourd’hui, qu’elle traîne sous les intempéries, des rues de Yaoundé.

Munie de son seul courage et de sa foi en Dieu , il lui arrive souvent d’affronter quelques voyous qui ont souvent voulu abuser d’elle tard la nuit, après une journée de dur labeur. Elle n’a pas beaucoup de choix. Elle a besoin de ce petit bénéfice issu de son modeste commerce ambulant pour nourrir ses deux nourrissons devenues précocement orphelines, après l’actroce verdict de la nature.

Il y’a quelques jours, le ciel va de nouveau tomber sur la tête de DJANABOU.

Alors qu’elle était sortie comme à l’accoutumée exercer son petit commerce ambulant ,à peine avait-elle entamé son petit chemin de croix au niveau du Marché de MOKOLO, elle va être interpellée par une femme inconnue d’elle, hurlant de colère.

Après une chaude empoignade, cette dernière va faire entendre aux personnes sur place que DJANABOU est celle qui a soutiré son téléphone Androïd il y’a deux semaines.

Malgré les dénégations de DJANABOU qui jurait ne pas se reconnaître dans ces accusations sordides , une plainte contre elle sera adressée au Procureur et une convocation va lui être adressée.

DJANABOU va donc se retrouver devant le Procureur lundi le 16 Octobre 2023. Après avoir plaidé de nouveau son innocence, le juge va exiger d’elle , une caution de 100.000 FCFA et deux garants pour comparaître libre.

N’ayant ni argent, ni famille à Yaoundé pour assurer sa garantie ou pour s’occuper de ses deux nourrissons, elle va être placée en détention provisoire à la Prison Centrale de Kondengui dans la nuit du lundi 16 octobre 2023 en compagnie de ses deux nourrissons.

Connaissant l’état de promiscuité qui sévit au quartier féminin de la Prison Centrale de Kondengui, il faut craindre que les petits nourrissons de DJANABOU ne contractent des maladies dans ce milleu infeste qui rendraient sa peine doublement pénible.

“La situation de cette dame soulève des préoccupations quant au respect des procédures légales et des droits fondamentaux de l’homme par ce procureur. Le Code de procédure pénale tout comme le droit international des droits de l’homme stipule que la détention provisoire doit être utilisée comme mesure exceptionnelle et ne doit pas être la règle générale. La détention doit être appliquée uniquement lorsque cela est non seulement nécessaire mais aussi proportionné pour atteindre un objectif légitime tel que la prévention de la fuite ou la protection de la société.

Tel n’est visiblement pas le cas ici. Mais alors pourquoi le procureur a-t-il choisi d’appliquer cette mesure exceptionnelle à la dame présumée innocente ?  Ceux  qui s’intéressent à ce sujet devraient poser la question à ce procureur. Il faudrait également demander au ministère des affaires sociales et au ministère de la condition féminine la protection que ces ministères offrent à des personnes qui sont dans cette situation” relève un avocat

Ce lundi 23 octobre 2023, cela fait une semaine que la jeune DJANANOU a été arrêtée et incarcérée.



Source link

Please follow and like us:

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

RSS
Follow by Email
YouTube
Pinterest
LinkedIn
Share
WhatsApp