les méthodes d’une mairie normande mise en accusation
Des salariés et ex-salariés de la mairie de Saint-Pierre-en-Auge dans le Calvados ont alerté la justice. Un employé municipal s’est suicidé et plusieurs agents sont en arrêt maladie. Ils dénoncent les modes de gestion au sein de la mairie.
Que se passe-t-il à la mairie de Saint-Pierre-en-Auge, commune de 7 300 habitants, proche de Lisieux dans le Calvados ? Fin août, cinq agents et ex-agents de la collectivité ont écrit à la justice et à la gendarmerie pour les alerter sur les conditions de travail. Ils affirment subir la situation depuis 2021.
Au cours de l’été, un de leurs collègues s’est suicidé. Un drame qui a poussé ces agents à décider d’alerter la justice. « Le suicide est un acte grave, qui ne peut laisser indifférent. Nous ne voulons pas que d’autres agents parviennent à ce but », indique la lettre. L’enquête en cours ne permet pas encore d’établir un lien entre ce suicide et les conditions de travail de l’agent. Plusieurs arrêts de travail sont en cours en même temps
Les employés municipaux remettent en question les méthodes de gestion de la nouvelle directrice générale des services » (DGS). « Ses méthodes de gestion ont rapidement détérioré le climat au sein des services », poursuit le courrier des employés qui décrivent « une position difficile à gérer psychologiquement ». ont été contraints de changer de poste de travail tout en cachant la vérité sur les véritables raisons, toujours selon leur version.La mairie a connu 4 DGS en trois ans.
Une gestion « autoritaire » et « malsaine »
Les agents de la mairie ne sont pas les seuls concernés. Deux adjoints au maire ont démissionné de la liste majoritaire en début de semaine et continueront d’être conseillers municipaux indépendants. Ils dénoncent la gestion « autoritaire » et « malsaine » qui règne au sein de la mairie. Danièle Jamet, qui était adjointe au maire et qui vient de quitter son poste, déclare dans Ouest de la France : « On n’a pas le droit de dire quoi que ce soit. Si on ose donner un avis contraire, on se heurte à un mur ou à un accès de colère. Il n’y a pas d’écoute, pas de dialogue. Il y a une omerta. Alors on finit par abandonner. » .» Un autre député démissionnaire Olivier Anfry va dans le même sens dans le quotidien breton : « Si on n’est pas d’accord sur quelque chose, il faut quand même voter pour. Lorsqu’une ligne est fixée, tout le monde doit la suivre. Je ne veux plus faire partie de ça.
Les élus de l’opposition avaient déjà alerté sur la situation des effectifs. Interrogé par la presse, le maire Jacky Marie n’a pas souhaité s’exprimer.
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