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Les bons résultats des écoles européennes publiques


Les résultats préliminaires d’une étude sur les écoles européennes publiques du pays indiquent que ces établissements diminuent les inégalités au sein du système scolaire luxembourgeois.

Les six écoles européennes publiques implantées ces sept dernières années au Luxembourg ont été observées de près par des chercheurs de l’Uni. L’objectif était de répondre à trois questions : la population d’élèves diffère-t-elle de celle des écoles luxembourgeoises ? Les parcours scolaires sont-ils différents ? Enfin, les compétences en mathématiques sont-elles les mêmes ? Autrement dit, les écoles publiques européennes remplissent-elles leurs promesses d’atténuer les inégalités du système scolaire luxembourgeois ?

Le contexte particulier du Luxembourg, très diversifié sur le plan socioéconomique, socioculturel et linguistique, engendre en effet des difficultés scolaires parmi les élèves de ménages soit socioéconomiquement défavorisés, soit parlant une autre langue à la maison.«Même si l’étude se base sur un nombre encore relativement faible d’élèves, les résultats sont plus qu’encourageants», a souligné le ministre Claude Meisch lors de la présentation des résultats préliminaires de l’étude.

Il semble en effet qu’avec une approche d’apprentissage des langues plus flexible, les écoles européennes publiques offrent des chances de réussite plus équitables à la population scolaire très hétérogène, sachant que le profil linguistique est un facteur important du succès scolaire.

Trois constats

Dans les écoles publiques européennes, l’origine socio-économique des élèves est généralement plus favorable et les élèves primo-arrivants sont surreprésentés. Les langues maternelles de ces élèves sont le français et l’anglais, avec une forte sous-représentation du luxembourgeois et du portugais qui prédominent dans le système national.

Autre enseignement de cette étude : les élèves du système européen ont moins de retard scolaire que les élèves du système national. Ils sont également moins enclins à changer de voie et suivent donc un parcours plus linéaire.

Enfin, l’étude montre que les élèves des écoles européennes publiques obtiennent de meilleurs résultats en compétences mathématiques lors des épreuves standardisées (EpStan). Ce constat reste valable, même si l’on ne considère que les élèves socioéconomiquement défavorisés. Il confirme ainsi l’avantage pour les élèves d’apprendre une matière dans une langue qu’ils maîtrisent bien.

Des leçons à en tirer 

À partir de cette étude, l’Uni préconise des recommandations pour la politique éducative au Grand-Duché :

  • diversifier de manière ciblée la composition de la population scolaire des écoles européennes publiques, par exemple en encourageant ces écoles à cibler plus efficacement les groupes d’élèves considérés comme défavorisés sur le plan scolaire;
  • améliorer la connaissance globale des écoles européennes publiques par les enseignants et les parents (caractéristiques, similitudes et différences des offres scolaires nationales et européennes…) afin de permettre aux parents de prendre une décision éclairée quant au parcours de leur enfant;
  • introduire certaines caractéristiques des écoles européennes publiques dans les écoles qui suivent les programmes nationaux (par exemple élargir l’offre linguistique à la lumière du projet pilote d’alphabétisation en français actuellement en cours).

Des recommandations de l’Uni, qui selon le ministère de l’Éducation nationale l’encouragent à développer davantage l’offre scolaire et à généraliser l’alphabétisation facultative en français.

Le rapport de l’étude peut être téléchargé ici.


Premiers bacheliers

Les premiers élèves de l’École internationale de Differdange et d’Esch-sur-Alzette (EIDE) ont obtenu le baccalauréat européen cette année. Le taux de réussite est de 98,6 %.

  • 69 élèves de l’EIDE se sont présentés aux épreuves du bac européen en juin 2023.
  • 68 élèves, soit 98,6% ont réussi, dont 35 filles et 33 jeunes garçons.
  • 27 de ces élèves ont suivi la section anglophone, 41 la section francophone.

Des 69 élèves qui se sont présentés aux épreuves :

  • 4 ont commencé leur parcours en classe ACCU;
  • 41 ont suivi leur parcours d’enseignement secondaire entier à l’EIDE, c.-à-d. qu’ils ont commencé en S1 en 2016/2017;
  • 10 élèves ont rejoint l’EIDE en S2, 5 en S3, 3 en S4, 2 en S5 et 4 en S6.
  • La note finale se compose pour 50 % de la note de l’année, pour 35 % des notes de l’examen écrit et pour 15 % des notes de l’examen oral.

Le taux de réussite de 98,6 % permet de dresser un premier bilan très positif de l’offre scolaire internationale publique qui est sans doute l’innovation la plus importante de ces dernières décennies en matière de politique éducative.



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