Le Tchad sous tension après l’assassinat de l’opposant Yaya Dillo : le pouvoir en quête de stabilité face aux divisions internes

Le Tchad est plongé dans une période de tension accrue suite à l’assassinat de l’opposant Yaya Dillo, survenu le mercredi 28 février à Ndjamena. Alors que le président de la transition, Mahamat Idriss Déby, cherche à consolider un pouvoir contesté au sein de son clan, Yaya Dillo représentait une véritable épine dans le pied du régime.

Yaya Dillo, ancien chef rebelle dans les années 2005, avait rallié le président Idriss Déby père avant de devenir l’un de ses opposants les plus farouches au début des années 2020. Il était également devenu une figure clé du clan des Zaghawas, au pouvoir depuis le coup d’État qui avait porté Idriss Déby Itno au pouvoir il y a 34 ans. Cependant, sa position en tant qu’opposant radical au pouvoir de transition de Mahamat Idriss Déby avait attiré l’attention et suscité des tensions au sein du pays.

Selon plusieurs experts du Tchad, malgré le calme apparent, la crise déclenchée par la mort de Yaya Dillo est loin d’être résolue. Son assassinat risque de créer des divisions profondes au sein du clan au pouvoir, affaiblissant ainsi le gouvernement de Mahamat Idriss Déby.

« Pour ces hommes venus du désert, la vengeance est une question d’honneur », souligne l’un des experts. Cependant, d’autres estiment qu’il est dans l’intérêt de toutes les parties de trouver un arrangement pour éviter une guerre clanique. Ils suggèrent que le paiement d’une diya, une forme de compensation financière, pourrait être une solution pour prévenir une escalade de la violence.

Les analystes soulignent que le Tchad est à un tournant crucial, et la stabilité future du pays dépendra de la manière dont le gouvernement gérera les divisions internes et répondra aux préoccupations de la population. La communauté internationale suit de près la situation, appelant au calme et à un dialogue inclusif pour éviter une détérioration de la situation sécuritaire.