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Le ministre britannique de la Défense a évoqué l’envoi éventuel d’instructeurs militaires en Ukraine


En février 2022, pendant que les forces russes se préparaient à envahir l’Ukraine, le Royaume-Uni mit un terme à l’opération « Orbital » qui, lancée peu après l’annexion de la Crimée, avait permis de former plus de 22’000 soldats ukrainiens dans leur pays. Puis, après le début de la guerre, le programme « Interflex » a pris la suite, avec des formations se déroulant cette fois sur le sol britannique.

Or, la contre-offensive ukrainienne n’a, pour le moment, pas permis de percer le dispositif défensif russe, et puisque l’hiver approche, il y a tout lieu de penser que la guerre va se prolonger en 2024… voire en 2025. En tout cas, les deux belligérants s’y préparent.

Dans ce contexte, et alors qu’il est déjà à la pointe du soutien fourni à l’Ukraine, que ce soit via la formation militaire ou la fourniture d’armes et d’équipements, le Royaume-Uni peut-il en faire plus? Son nouveau ministre de la Défense, Grant Shapps, l’a suggéré, à l’occasion d’un entretien donné au Sunday Telegraph le 29 septembre et publié deux jours plus tard.

Ainsi, et après un nouveau déplacement à Kiev, M. Shapps a dit avoir discuté avec le commandant de la British Army, le général Patrick Sanders, de la « possibilité de rapprocher éventuellement davantage de formations » réalisées au profit des soldats ukrainiens en faisant en sorte qu’elles aient lieu en Ukraine.

« En particulier dans l’ouest du pays, je pense que l’opportunité est désormais d’apporter plus de choses dans le pays, et pas seulement des formations. Nous voyons BAE [Systems], par exemple, se lancer dans la fabrication dans le pays », a affirmé le ministre. « J’ai hâte de voir d’autres entreprises britanniques faire la même chose. Je pense donc qu’il y aura une tendance à accroître la formation et la production » en Ukraine, a-t-il insisté.

Par ailleurs, M. Shapps a aussi estimé que la Royal Navy pourrait « jouer un rôle » pour dissuader d’éventuelles attaques russes contre les navires commerciaux qui, chargés de céréales ukrainiennes, transitent par la mer Noire. « Il est important que nous ne permettions pas qu’une situation s’établisse par défaut et que le transport maritime international ne soit pas autorisé dans ces eaux », a-t-il dit.

Sur ce point, Londres a déjà fait savoir que les forces britanniques allaient être sollicitées pour « surveiller l’activité russe en mer Noire » et « interpeller » la Russie dans le cas de « signes avant-coureurs montrant qu’elle prépare des attaques contre des navires civils ou des infrastructures ». Et il est compliqué d’en faire davantage, faute de pouvoir déployer des navires militaires dans la région.

Cela étant, les propos de M. Shapps n’ont pas échappé à Dmitri Medvedev, l’ancien chef du Kremlin et actuellement vice-président du Conseil de sécurité de Russie. Ainsi, il a prévenu que des instructeurs militaires britanniques envoyés en Ukraine seraient des « cibles légales » pour les forces russes…

Quoi qu’il en soit, M. Shapps a-t-il parlé trop vite? Le projet de « relocaliser » la formation des soldats ukrainiens dans leur pays est-il dans les cartons? Ou bien est-ce un « couac » dans la communication du gouvernement britannique? En tout cas, le chef de ce dernier, Rishi Sunak, a « rectifié » les propos de son ministre, lors d’une conférence annuelle du Parti conservateur, à Manchester.

« Aucun soldat britannique ne sera envoyé [en Ukraine] pour combattre dans le conflit actuel », a soutenu M. Sunak. « Ce que le ministre de la Défense a dit, c’est qu’il pourrait bien être possible un jour d’effectuer une partie de cet entraînement en Ukraine », a-t-il continué. « Mais il s’agit de quelque chose à long terme, pas d’ici et maintenant », a-t-il conclu.

Cependant, durant cette même conférence, M. Shapps s’est gardé de revenir sur les propos qu’il avait tenus dans les pages du Sunday Telegraph… La guerre en Ukraine « consomme des armes et des personnes à un rythme effrayant », a-t-il seulement dit. Aussi, « nous devons rester fermes » pour soutenir Kiev dans sa guerre contre la Russie », a-t-il plaidé.

Photo : British Army





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