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le LSAP divisé sur le personnage Frieden


Tout sauf Luc Frieden. Voilà qui semble être le leitmotiv d’une partie des socialistes qui craint de devoir faire alliance avec l’ancien ministre revenu aux affaires.

Quel avenir pour une coalition LSAP-CSV à une semaine des élections législatives ? Il est incertain et surtout non souhaitable pour une frange du Parti socialiste, à l’image du candidat de la circonscription Sud Max Leners qui publie sur son blog près de 80 pages pour rappeler le passé parfois houleux de la tête de liste du CSV, l’ancien ministre Luc Frieden.

À son tour, René Kollwelter, ancien élu socialiste et ancien membre du Conseil d’État, publie un sévère pamphlet contre la tête de liste des chrétiens-sociaux qui revient par la grande porte, plébiscité par un parti incapable depuis dix ans de trouver une nouvelle figure de proue pour le représenter.

Dans la dernière ligne droite avant les élections de dimanche prochain, les socialistes laissent apparaître leur division quant à un avenir commun avec le personnage Luc Frieden. Pour Max Leners, «ce serait un désastre si Luc Frieden jouait un rôle déterminant dans la conception de notre avenir», conclut-il.

Le CSV en tête des sondages

Selon le dernier sondage national réalisé par Ilres pour le compte de RTL et du Luxemburger Wort, le CSV serait arrivé en tête avec 28,3 % des suffrages si le scrutin avait eu lieu début septembre. Les chrétiens-sociaux gagnent plus de cinq points dans ce sondage par rapport à novembre 2022. Le parti de Luc Frieden obtiendrait ainsi, selon les sondages, 19 députés à la Chambre, soit deux sièges de plus que ceux que prévoyait l’enquête d’opinion publiée en avril dernier. Ils perdraient néanmoins deux sièges par rapport à la législature actuelle.

Mais le LSAP est aussi le grand gagnant. Entre avril et septembre, il progresse bien et recueillerait 19,8 % des suffrages, contre 17,9 % en avril, mais il avait atteint 20,7 % en novembre 2022. Les socialistes obtiendraient 13 députés à la Chambre, soit trois sièges de plus qu’actuellement.

Voilà qui laisse augurer la possibilité d’une coalition LSAP-CSV, sauf que cette constellation ne fait pas rêver tous les sympathisants socialistes, à l’image de Max Leners ou de René Kollwelter, qui affichent leurs plus grandes craintes publiquement, au grand désarroi des éléphants du parti.

Une personnalité qui n’enchante pas la jeune génération

On se souvient qu’en 2013, des ministres comme Jean Asselborn ou Mady Delvaux n’avaient guère apprécié le clouage au pilori du Premier ministre Jean-Claude Juncker qui avait décidé, lui-même, et contre toute attente, d’organiser des élections anticipées lors d’une séance historique à la Chambre des députés en juillet. Le CSV, de son côté, digérait mal cette «trahison» des députés socialistes, partenaires tout aussi historiques des chrétiens-sociaux.

La personnalité de Luc Frieden et les casseroles qu’il traîne derrière lui n’enchantent pas la génération montante du LSAP, à laquelle appartient Max Leners, avocat comme la tête de liste CSV. À la veille du scrutin, il met en garde les électeurs et ses camarades du parti contre la tentation d’une nouvelle alliance avec le CSV, et surtout pas avec Luc Frieden. Leur tête de liste, Paulette Lenert, qui occuperait bien le poste de Premier ministre dans le prochain gouvernement, laisse toutes les portes ouvertes et se garde bien d’émettre un avis sur Luc Frieden et son parti, prêt à faire toutes les concessions pour revenir aux affaires.

Convaincre les indécis

Il reste encore un tiers d’électeurs indécis à convaincre avant dimanche prochain et les plus hostiles à Luc Frieden ne se privent pas de mettre le paquet pour éviter ce qui leur paraît être le pire scénario possible. Si les électeurs auront le dernier mot dans les urnes, il restera encore à convaincre les délégués socialistes, appelés à approuver un avenir avec leur ancien partenaire.

Du temps où le CSV de Jean-Claude Juncker et Luc Frieden était aux affaires, les socialistes étaient à leurs côtés comme éternel partenaire junior. Les concessions viendraient davantage des chrétiens-sociaux, mais les deux partis affichent de telles divergences dans leur programme respectif qu’il est permis de se demander jusqu’où ira le CSV pour revenir au gouvernement.

Quant au DP, qui politiquement se rapprocherait davantage du CSV, l’éventualité d’une alliance ne l’enthousiasme pas davantage, eu égard au personnel politique du CSV. Et cela ne concerne pas seulement Luc Frieden.

Au LSAP, il y a du déchirement dans l’air.



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