InternationalSociété

Le Japon, le Canada et la Nouvelle-Zélande pourraient bientôt rejoindre le pilier 2 du pacte AUKUS


Outre les remous diplomatiques qu’elle a engendrés avec la France, l’accord de coopération militaire AUKUS entre l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis, annoncé en septembre 2021, a suscité un certain émoi au Canada, mis sur la touche malgré son appartenance au groupe dit des « Five Eyes », créé au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale pour faciliter la collecte et le partage d’informations entre les services de renseignement américains, britanniques, canadiens, australiens et néo-zélandais.

Au-delà de la fourniture de huit sous-marins nucléaire d’attaque [SNA] à la Royal Australian Navy [RAN], le pacte AUKUS vise aussi à accroître la coopération dans des capacités militaires clés, comme l’intelligence artificielle, la cyberguerre ou encore les frappes à longue distance.

Le pacte AUKUS est-il appelé à s’élargir ? En tout cas, le Canada a fait part de son désir d’en être. C’est en effet ce qu’a récemment révélé le journal La Presse, sur la foi d’une note obtenue grâce à la loi canadienne sur l’accès à l’information.

« L’AUKUS comporte deux piliers visant à faire progresser le partenariat en matière de sécurité. Le premier pilier porte sur le transfert de technologie et de savoir-faire sensibles en matière de sous-marins à propulsion nucléaire des États-Unis et du Royaume-Uni aux Australiens. Le deuxième pilier touche les capacités militaires avancées en cours d’élaboration par huit groupes de travail. […] Le Canada souhaite participer au deuxième pilier du projet AUKUS, soit le développement conjoint de capacités militaires avancées », indique en effet cette note, datée du 17 mars 2023.

À noter que le Canada semble ne pas être intéressé par le pilier « SNA », alors qu’il doit renouveler ses vieux sous-marins à propulsion diésel-électrique de type Victoria, lesquels passent plus de temps en cale sèche qu’en mer. Pour rappel, la Marine royale canadienne espère obtenir douze nouveaux sous-marins.

Autre membre des « Five Eyes », la Nouvelle-Zélande s’interroge sur l’opportunité d’entamer les mêmes démarches que le Canada. Des discussions en ce sens ont eu lieu, comme l’a confirmé le ministère néo-zélandais de la Défense, selon Radio New Zealand [RNZ]. « Nous recherchons activement les moyens par lesquels nous pourrions participer au deuxième pilier, en particulier dans les domaines où la Nouvelle-Zélande peut apporter une contribution matérielle. […] Nous espérons prendre une décision formelle sur la participation à un moment donné cette année », a-t-il en effet résumé.

Déjà membre du « Dialogue quadrilatéral pour la sécurité » [ou QUAD], avec les États-Unis, l’Inde et l’Australie, le Japon se verrait finalement bien rejoindre l’AUKUS, après avoir laissé entendre le contraire. Cette éventualité a d’ailleurs déjà été évoquée par la revue américaine Foreign Policy, en novembre 2022. Mais elle pourrait se concrétiser à la faveur de la visite que le Premier ministre nippon, Fumio Kishida, doit faire à Washington, le 10 avril prochain.

En tout cas, c’est ce qu’a déclaré Kurt Campbell, le numéro deux de la diplomatie américaine, en s’adressant à des journalistes le 21 mars. « Il y a clairement des domaines où le Japon pourrait apporter une capacité substantielle en matière de sécurité et de recherche technologique pour faire avancer des objectifs communs en Indo-Pacifique », a-t-il en effet affirmé. Ces domaines « comprennent la robotique avancée, des initiatives dans la cybernétique et des projets dans la lutte anti-sous-marine », a-t-il précisé.

À en croire des responsables américains cités par Politico, l’élargissement de l’AUKUS pourrait être acté d’ici la fin de cette année. « Le président [Joe Biden] et ses partenaires ont clairement indiqué qu’à mesure que notre travail progresse sur le pilier 2, nous chercherions des opportunités pour impliquer d’autres alliés et partenaires proches », a dit l’un d’eux.

Le Royaume-Uni est aussi favorable à cet élargissement. « Nous continuons à rechercher des opportunités d’engager des alliés et des partenaires proches à mesure que les travaux sur le pilier 2 d’AUKUS progressent », a ainsi confirmé un porte-parole du ministère britannique de la Défense.





Source link

Please follow and like us:

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

RSS
Follow by Email
YouTube
Pinterest
LinkedIn
Share
WhatsApp