Le féculent digeste et peu calorique recommandé le soir par le Dr Jean-Michel Cohen

Les injonctions en matière de nutrition sont aujourd’hui de plus en plus nombreuses ! C’est pour faire le tri, démêler le vrai du faux et rétablir certaines vérités que le Dr Jean-Michel Cohen signe son nouveau livre co-écrit avec la journaliste Valérie Expert, Tout le monde n’a pas la chance d’avoir un ami nutritionniste (éd. First).

« L’idée, c’est d’avoir un livre qui répond à toutes les questions que vous pouvez vous poser », présente le Dr Cohen, interviewé en exclusivité par Top Santé.

Focus sur le dîner ! On l’accuse d’être trop copieux pour de nombreux Français, d’être responsable du surpoids et de certains problèmes de sommeil. Doit-on réellement moins manger au dîner ? Eviter les féculents ? Le sucre ? Le Dr Cohen nous répond.

Pourquoi il n’est pas nécessaire de supprimer les féculents le soir

Pour commencer, on rappelle que le dîner ne précède pas de dépense énergétique. Ce qui signifie en effet, qu’il ne doit pas être trop lourd. Il peut non seulement interférer avec le sommeil, mais aussi favoriser la prise de poids. « Le sommeil de qualité est essentiel pour réguler le poids. C’est une question que l’on pose toujours aux patients qui ont besoin de maigrir : comment vous dormez ? », nous explique le Dr Cohen.

Ce qui ne veut pas dire qu’il faut vous priver de tout le soir. L’une des idées reçues : arrêter les féculents le soir. « Cette rumeur repose sur deux théories, indique le médecin. La première consiste à penser que les aliments ingérés le soir vont être stockés plus longtemps pas l’organisme puisque nous sommes en repos. La seconde considère tous les produits céréaliers, dont font partie les féculents, comme de gros apporteurs de sucres, qui se transforment inévitablement en graisses ».

Or, se baser sur ces deux théories et supprimer les féculents tous les soirs n’est pas une bonne idée. « Le corps humain fonctionne comme un réservoir dans lequel nous puisons en fonction de nos besoins. Les aliments consommés ne sont donc pas utilisés immédiatement, à l’exception du sucre sous sa forme la plus rapide : le sucre de table, les gâteaux, les sodas…, ajoute l’expert. On appelle ça le métabolisme et cette dépense varie en fonction des individus : de 1200 à 1800 par jour en moyenne. Notre corps donc besoin d’énergie, même quand nous dormons ».

Il est également important de disposer d’une quantité de glucides suffisante : elle permet de fournir l’énergie nécessaire pour couvrir l’ensemble de nos besoins. « Peu importe qu’on en mange le matin, le midi ou le soir, il en faut », ajoute le Dr Cohen.

Les pommes de terre et patates douces sont peu caloriques et pas nocives pour la glycémie

Manger des féculents le soir peut présenter un intérêt : non seulement ils sont rassasiants, mais en plus, ils renferment du tryptophane, qui permet d’améliorer le sommeil et l’humeur. Le tout est simplement de veiller à ne pas avoir la main trop lourde !

Les féculents incluent les pâtes, le riz, la semoule, les pommes de terre… En outre, les légumineuses sont aussi un bon moyen d’apporter des sucres lents (lentilles, fèves, haricots, pois-chiches…). A chacun de choisir sa source en fonction de ses goûts !

Si le Dr Cohen devait choisir un féculent à privilégier le soir, il miserait sur les pommes de terre bouillies et la patate douce. « Cette dernière revient en force et c’est une bonne chose, car elle contient plus de fibres que la pomme de terre. Mais on peut aussi choisir la pomme de terre cuite à l’eau ou au four. C’est hyper rassasiant, digeste, peu calorique (100 calories pour100 g). De plus, elle élève finalement peu la glycémie », souligne le médecin nutritionniste. Il vaut mieux choisir les pommes de terre que les pâtes au dîner.

Autre argument imparable : l’amidon, contenu dans la pomme de terre, va se dégrader et se transformer en tryptophane. « Et ce dernier va stimuler la production de mélatonine. C’est idéal pour apaiser les gens et les rassasier avant le coucher », poursuit notre expert.