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Le Délégué général pour l’armement dément d’éventuelles coupes dans le budget des armées


En février, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a revu les perspectives de croissance à la baisse pour 2024 [1 % contre 1,4 %], ce qui s’est traduit par l’annulation de 10 milliards de crédits budgétaires afin de tenir le déficit public. « Tous les ministères contribueront à hauteur de ce qu’ils représentent dans le budget national », avait-il alors assuré. Étant donné le « poids » de la mission Défense, on pouvait craindre le retour des coupes sombres…

Cependant, le décret n° 2024-124 du 21 février 2024 portant annulation de ces 10 milliards de crédits a épargné le ministère des Armées, celui-ci étant appelé à se priver d’environ 106 millions d’euros, prélevés sur le Titre II, c’est à dire sur sa masse salariale.

Selon le quotidien Le Monde, le cabinet de M. Le Maire a expliqué que « tous les ministères » avaient été mis à contribution, « à hauteur de leurs capacités » et que le contexte géopolitique rendrait « non crédibles de fortes annulations de crédits ».

Seulement, le décret à peine publié, il est apparu que le déficit public avait lourdement « dérapé » en 2023, celui-ci ayant atteint 5,5 % du PIB [soit 154 milliards d’euros] au lieu des -4,9 % attendus. Même chose pour la dette publique, laquelle a été mesurée à 110,6 % du PIB par l’Institut national de la statistique et des études économiques [INSEE] alors que la prévision du gouvernement était de 109,7% du PIB. Et cela en raison d’une activité économique moins importante qu’attendu.

D’où les débats actuellement en cours : certains préconisent une hausse de la fiscalité [alors que la pression fiscale et sociales est déjà de 54,26 % en France] quand d’autres estiment qu’il faut réduire les dépenses publiques. Et cela alors qu’il est question de 20 milliards supplémentaires à trouver en 2025.

S’il a échappé aux annulations de crédits décidées en février, le ministère des Armées pourrait-il être mis plus lourdement à contribution ? Selon La Tribune Dimanche, les « plus folles rumeurs courent sur l’exécution de la Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30 », laquelle serait dans « le viseur de Bercy ». Au point que, avance l’hebdomadaire, il « aurait été demandé à la Direction générale de l’armement [DGA] de réduire, voire de couper le robinet des dépenses de défense ». D’autant plus que les agences de notation tiennent la France [ou du moins ses finances publiques] à l’oeil.

Curieusement, ce n’est pas le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, qui est monté au créneau… mais Emmanuel Chiva, le Délégué général pour l’armement [DGA].

Via X [anciennement Twitter], Après avoir rappelé que des commandes d’un montant total de 20,3 milliards d’euros avaient été passées en 2023 par ses services, M. Chiva a souligné qu’un « budget de 100 milliards » entre 2024 et 2030 est prévu pour les « grands programmes d’armement ». Aussi, a-t-il ajouté, « nous mettons en oeuvre la LPM conformément au texte voté par le Parlement. Les commandes 2024 sont passées comme prévu ». Et de conclure : « La LPM est un effort de la Nation pour notre sécurité ».

Quoi qu’il en soit, on devrait être rapidement fixé sur les orientations budgétaires à venir, M. Le Maire devant dévoiler un nouveau programme de stabilité lors du prochain Conseil des ministres [le 10 avril]. Mais il serait tout de même étonnant que la France décide de baisser la garde alors que tous ses alliés augmentent leurs dépenses militaires, parfois significativement.





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