Aliou Cissé à l’ére de la modernisation
Souvent critiqué comme dépassé, Aliou Cissé commence à se moderniser. Et cela se reflète à travers l’approche tactique ainsi que le positionnement combiné des joueurs dans les matches.
Les deux derniers matches en sont des exemples clairs. SeneNews analyse pour vous les tactiques intéressantes d’Aliou Cissé.
Le Sénégal a battu le Cameroun 1-0 en match amical et Aliou Cissé a été l’un des hommes forts de ce succès. Au niveau tactique, Aliou Cissé a commencé à s’immerger et à s’inspirer des meilleurs.
Lors des deux derniers matchs du Sénégal, contre l’Egypte et le Cameroun, le technicien a utilisé un nouvel aspect tactique, en testant un classement combiné, du 4-3-3 en phase défensive au 3-4-3 en phase offensive.
« Il y a eu beaucoup de débats sur la position de Krépin Diatta. En fait, c’était sa position de départ, mais pendant le match, il n’a pas immédiatement joué en tant que défenseur. Sauf quand nos blocages sont faibles.
Mais je n’entrerai pas dans les détails, cette conférence de presse est suivie par nos adversaires », a déclaré hier Aliou Cissé. Mais ces détails qu’Aliou Cissé veut cacher ne sont pas aussi subtils qu’il y paraît.
Un simple regard attentif sur la tactique sénégalaise montre que uniquement dans la phase défensive, le Sénégal utilise un système 4-5-1 ou 4-3-3 (le système de base annoncé dans la formation) avec Krépin en position d’arrière latéral.
Mais aussitôt le ballon récupéré, Cheikhou Kouyaté, milieu défensif de la formation de base, s’intercalait entre les deux joueurs centraux.
C’est ce que nous appelons la moitié centrale. Il devient ainsi le 3ème défenseur central, ce qui permet à l’équipe du Sénégal d’utiliser toute la largeur du terrain pour mieux gérer les blocs bas du Cameroun, tout en bloquant et en empêchant d’éventuelles contre-attaques.
Dans ce changement de système, les latéraux sont très importants. Lorsque le Sénégal a le ballon, Diatta et Jakobs deviennent immédiatement le fer de lance de l’attaque, tandis que Sadio Mané et Ismaila Sarr, les ailiers intérieurs.
Non seulement cela permet une combinaison entre le piston et l’ailier intérieur, mais cela peut également permettre à l’ailier de se dézoner et de se regrouper pour entrer dans la zone et effectuer des actions.
Nampalys Mendy et Pape Matar Sarr sont les relayeurs du flambeau – les institutions de ce système.
Aliou Cissé a tenté le même coup contre l’Algérie, mais le technicien sénégalais a commis une erreur dans sa sélection. Si Abdou Diallo est un bon complément aux partenaires Niakhaté et Koulibaly, l’absence d’un latéral (Diallo, contrairement à Jakobs, descend au centre et ne joue pas sur l’aile) a contraint Cissé à utiliser Pape Matar Sarr comme piston gauche.
Cela ne fonctionne pas du tout. Avec Kouyaté, qui sait jouer au centre au poste de n°6, l’ailier gauche peut facilement devenir le fer de lance, tandis que Sarr reste au centre du match.
Les bonnes personnes au bon endroit ! Les changements effectués par Cissé ont été très bons et cela s’est vu dans le match.
Au niveau tactique, Aliou Cissé a tenté des choses très intéressantes. On lui reproche souvent d’être perçu comme fondamentaliste dans ces choix tactiques.
Désormais, l’entraîneur de l’équipe nationale prend des risques et est très ambitieux dans le développement de ce sport, il comprend que pour atteindre la plus haute forme, il faut constamment se réinventer au lieu de simplement s’appuyer sur ce qu’on a déjà.
