Le Congo lance la construction de son premier centre national de gaz naturel liquéfié financé par Eni pour répondre à la demande nationale et devenir exportateur
Le Congo franchit une étape majeure dans le secteur de l’énergie avec le lancement de la construction de son premier centre national de gaz naturel liquéfié à Pointe-Noire. Le projet, d’une valeur de 360 milliards de Fcfa, est financé par le groupe italien Ente Nazionale Idrocarburi (Eni) via sa filiale congolaise. Cette initiative vise à satisfaire la demande nationale en gaz tout en positionnant le pays comme un exportateur net de gaz naturel liquéfié.
Les autorités du secteur estiment que d’ici la fin de l’année 2025, le Congo sera en mesure de produire 4,5 milliards de mètres cubes de gaz naturel liquéfié. Ce projet intégré, d’une capacité significative, a pour objectif de créer de la valeur ajoutée à travers la production, la transformation, la liquéfaction et la commercialisation du gaz, générant ainsi des retombées économiques et financières cruciales pour l’État.
Claudio Descalzi, directeur général d’Eni, souligne que les ambitions du Congo s’inscrivent dans la tendance mondiale des choix stratégiques visant à diversifier l’approvisionnement en gaz naturel. Cette collaboration à long terme témoigne de l’importance des partenariats dans un contexte énergétique mondial marqué par des crises géopolitiques et la transition vers des sources d’énergie plus durables.
Le complexe industriel de gaz naturel liquéfié, situé dans les champs gaziers de Nenè et de Litchendjili, comprend deux usines flottantes de liquéfaction. La première usine a une capacité de production de 600 000 tonnes par an, tandis que la seconde devrait produire annuellement 2,4 millions de tonnes. Ensemble, elles contribueront à atteindre l’objectif de 4,5 milliards de mètres cubes.
Outre les bénéfices locaux, le projet favorise les investissements étrangers dans le secteur gazier congolais. Eni et le Congo envisagent également des projets supplémentaires axés sur la transition énergétique durable, les énergies renouvelables, l’agriculture, la conservation des forêts, et la capture et le stockage du CO2.
D’autres acteurs, tels que la compagnie pétro-gazière française Perenco, contribuent également au renforcement du secteur gazier congolais. Les autorités ont attribué de nouveaux permis et repris des champs arrivés en fin de vie pour promouvoir l’indépendance énergétique du pays et stimuler le développement du gaz naturel liquéfié.
En 2020, la production annuelle de gaz d’Eni Congo a atteint 1,35 milliard de m³, contribuant à approvisionner la Centrale électrique du Congo et garantissant 70 % de la production d’électricité du pays, soit une capacité de 484 MW. Ces initiatives démontrent l’engagement du Congo dans la diversification énergétique et la promotion de sources durables pour répondre aux besoins nationaux et internationaux.
